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Vu au Off d’Avignon : « La mécanique du cœur »
En 1874, le petit Jack, fils d'une prostituée écossaise, naît à Edimbourg le jour le plus froid du monde... Son coeur en demeure gelé. Madeleine, sage-femme et pseudo-sorcière, rejetée par la plupart des citoyens de la ville, décide dans la précipitation de soigner l'enfant en lui greffant une horloge à coucou à la place de l'organe pétrifié. En revanche, la mécanique du coeur artificiel ne pourra demeurer intacte qu'à condition que Jack ne touche pas à ses aiguilles, qu'il ne se mette point en colère, et qu'enfin il ne tombe pas amoureux. Evidemment, cela se révèle impossible, et c'est lors de sa rencontre avec la danseuse de flamenco miss Acacia que le coeur de Jack, sous le coup de l'amour, menace d'imploser.
L'adaptation théâtrale du livre de Mathias Malzieu par la compagnie Le Moineau offre à voir une mise en scène simple et poétique, où les personnages émouvants de candeur et de maladresse, tentent d'évoluer dans ce monde en évitant de tomber dans les affres de la souffrance amoureuse, de la jalousie et de l'effroi. Tous sont prisonniers de leurs sentiments. Tous doivent tenter de vivre avec un handicap ( le cœur en bois de Jack, la myopie de miss Acacia, l'œil crevé de Joe...) honteux qu’ils tentent de dissimuler. Les chansons, les musiques composées par les comédiens eux-mêmes, illustrent et accompagnent le périple du héros qui s’aventure jusqu’en Andalousie pour retrouver sa “mini danseuse de flamenco”. Cette pièce est parsemée de métaphores et d'images qui mettent (justement) le baume au coeur, Jack offre un bouquet de lunettes à sa bien-aimée pour lui montrer qu'il l'aime malgré sa myopie, il remonte les aiguilles de son coeur pour passer davantage de temps avec celle-ci, Madeleine bricole l'organe de l'enfant pour ne pas le voir mourir... Avec ces images et le jeu naïf et délicat des comédiens, La mécanique du coeur témoigne de la beauté et de la douleur des sentiments humains, de leur impact sur notre vie, sur notre santé physique et mentale. De même, la pièce délivre un beau message: Quelles que soient nos faiblesses, nos fléaux, nos failles, il y aura toujours quelqu'un pour nous aimer tel que l'on est et, si l'injure est trop grande, pour nous « rafistoler ».
D’ailleurs, c’est pour cela que la compagnie a également choisi de parrainer un enfant handicapé, de lui financer son rêve, un voyage en Espagne ( curieuse coïncidence ) avec l’argent que seront prêts à lui léguer les spectateurs lors du festival, en échange du disque regroupant l’ensemble des musiques de la pièce.
Du 4 au 26 Juillet à Avignon, atelier 44, 17h35. Mise en scène de Coralie Jayne, compagnie Le Moineau.
