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Mot de passe oublié ?Dès le départ, le spectateur se retrouve dans une autre dimension, un monde féerique, fantasmagorique… Le rideau se lève, et quelle n’est pas sa stupéfaction lorsqu’il découvre un miroir, baigné d’un halo lunaire, qui réfléchit son propre reflet.… Déjà, il est sur scène, invité à rejoindre les comédiens dans ce monde chimérique et étrange, invité à assister à ces conflits amoureux de couples improbables qui s’unissent et se désunissent, ensorcelés par Puck, farfadet comique et gaffeur, disciple d’Obéron le roi des fées.
L’éclairage change en fonction de la lune, la scène se trouve parfois baignée d’une lueur vermeille lors du coup de foudre amoureux, lorsque les amants ensorcelés succombent au suc de la fleur transpercée par la flèche de Cupidon, véritable filtre d’amour.
Côté costumes, les tenues noires et les masques blancs des membres de la cour évoquent l’hypocrisie de la cour ( les masques dissimulent les instincts et intentions des individus qui les portent), tandis que les robes des fées, inspirant l’évanescence, le fantasque, le poétique, renvoie le spectateur à un monde imaginaire et enfantin… Les comédiens, paraissant avoir été conçus pour ces rôles, frêles et éthérés, aux airs mutins.
Si de longues tirades poétiques et endiablées rythment les conflits et passions amoureux, l’insertion de mots à double sens, de langage moderne (de temps à autre) ainsi que le jeu volontairement grotesque et drolatique de certains des seize comédiens, font que le spectateur ne peut être déçu : touché par la poésie du texte de temps à autre, à de multiples moments, il rit à en pleurer.
Cette pièce est le premier « bébé » de la compagnie « Pianocktail », fondée en septembre 2012 à Paris par deux jeunes comédiennes, Angélique Boylan et May Roger. Pour ce prem le spectateur est invité à voter pour les combinaisons de comédiens qu’il souhaite voir fonder un couple au sein de la pièce elle-même. Tous sont « interchangeables ».
Sarah Butard
Du mardi 4 juillet au dimanche 26 juillet 2015, Théâtre le Cabestan au festival d’Avignon, à 17h15, « Le Songe d’une nuit d’été » de Shakespeare mis en scène par Angélique Boylan et May Roger.