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Dans l’intimité de Gainsbourg à la galerie de l’instant

par Laura Coll
Gainsbourg 1968
© Tony Frank
Gainsbourg 1968 © Tony Frank
Gainsbourg 1978
© Tony Frank
Gainsbourg 1978 © Tony Frank
Vitrine de la galerie de l'Instant 
© Coll / Naja
Vitrine de la galerie de l'Instant © Coll / Naja
" Serge Gainsbourg, 5 bis rue de Verneuil " à la galerie de l'Instant. © Coll / Naja
" Serge Gainsbourg, 5 bis rue de Verneuil " à la galerie de l'Instant © Coll / Naja
Musique Chanson Publié le 26/04/2018
Serge Gainsbourg aurait eu 90 ans le 2 mars 2018. À l’occasion du 25e anniversaire de sa disparition, la galerie de l’instant invite à découvrir l’homme à la tête de chou vu par le photographe Tony Frank avec l’exposition Serge Gainsbourg, 5 bis rue de Verneuil jusqu’au 10 juin. L’occasion de pénétrer dans l’univers d’un artiste iconique.

Les modes passent mais Gainsbourg ne se démode pas. De sa plume provocatrice, l’auteur, interprète, compositeur et conteur ne cesse de fasciner. Icône du XXe siècle, le XXIe lui voue un culte qui n’est visiblement pas prêt de prendre fin. « Mieux vaut ton absence que ton indifférence… » Même si Lucien Ginsburg s’en est allé, que l’on exècre ou que l’on ait le personnage en adoration, aujourd’hui encore Gainsbourg ne laisse pas indifférent. Tantôt provocateur lorsqu’il proteste contre le fisc en brûlant un billet de banque « c’est mon pognon, j’en ai rien à cirer ». Tantôt culotté lorsqu’il reprend la Marseillaise version reggae jugée irrespectueuse. Il est aussi adepte du politiquement incorrect avec la chanson controversée « Lemon Incest » dont le clip tourné avec sa fille Charlotte a fait couler beaucoup d’encre. De Gainsbourg à Gainsbarre, l’artiste n’a eu de cesse de faire parler de lui. Et c’est tout naturellement que depuis près de 25 ans, il fait l’objet d’innombrables livres, films ou expositions.

 

Gainsbourg intime. À Paris, la galerie de l’instant consacre une exposition entièrement dédiée à Serge Gainsbourg, permettant au visiteur de voir l’artiste sous un jour nouveau en pénétrant dans son intimité du 5 bis rue de Verneuil. Ici, le photographe Tony Frank, son complice depuis les années 60, (auteur, entre autres, de la pochette de l’album Histoire de Melody Nelson) a capté des fractions de vie de l’artiste dans son hôtel particulier parisien, pendant les deux décennies au cours desquelles il y a vécu. Il y explore ainsi des facettes méconnues de l’interprète de « je t’aime… moi non plus ». Bien loin de l’artiste aux multiples débordements, c’est un Gainsbourg intime qui est donné à voir à travers les clichés du photographe. Marionnettes à son effigie, portraits de Brigitte Bardot et Marilyn Monroe, tapis d’Orient de sa chambre à coucher ou murs noirs empreints de mélancolie, tant d’éléments qui immiscent le visiteur dans l’intimité du dandy.

 

Un lieu immuable. Mais cette exposition n’est pas seulement rétrospective. Pour confronter passé et présent, Tony Frank est retourné récemment dans la maison où il réalisait ses clichés. On y découvre un endroit figé, resté en l’état. C'est que Charlotte Gainsbourg, héritière de l’antre de son père, a fait le choix de ne rien changer au lieu. L’année dernière, elle confessait sur le plateau de l’émission télévisée Quotidien ne jamais avoir vidé le frigo « Non, ça n'a pas changé, et j'ai rien osé toucher. Donc dans le frigo des choses ont éclaté, les conserves je ne pensais pas que ça ne se gardait pas. Ça explose. Mais voilà, c'était important pour moi. » Mégots de gitanes entassés dans le cendrier, bouteilles de rouge à moitié vide, piano ouvert… l’âme de Gainsbourg semble ainsi encore habiter les lieux. Pour prolonger l’introspection, les admirateurs peuvent également se rendre au musée des beaux arts de Calais qui dédie une exposition à Jane et Serge, couple emblématique des années 60 capturé par Andrew, le frère de Jane Birkin.

 

Vers un musée rue de Verneuil ? Aujourd’hui, la façade du 5bis rue de Verneuil est devenu un véritable lieu de pèlerinage et haut lieu de l’art mural où se côtoient portraits, dessins, fresques, déclarations d’amour et aphorismes en guise d’hommage, mais l’intérieur de l’hôtel particulier demeure impénétrable. Une lueur d’espoir existe cependant pour les admirateurs puisque Charlotte Gainsbourg a révélé il y a peu dans une interview accordée à France inter vouloir transformer l’hôtel particulier de son père en musée. L’idée avait déjà germé dans les années 2000 mais avait finalement avorté. « Ça a énormément de valeur pour moi (…) c’est pour ça que je veux l’ouvrir et en faire un musée, je suis à nouveau sur un projet qui, j’espère verra le jour. Peut-être pas demain mais prochainement. »

En attendant, les fans invétérés et les curieux peuvent toujours se rendre à la galerie de l’instant voir cette exposition où passé et présent semblent être indissociables, et Gainsbourg éternel, intemporel…

 

 Serge Gainsbourg, 5 bis rue de Verneuil, photographies de Tony Frank, La galerie de l’instant, 46 rue du Poitou 75003, Paris. Jusqu’au 10 juin 2018.

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