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Mot de passe oublié ?En entrant dans l’abbaye de Thoronet, c'est tout l'imaginaire du Moyen Âge qui emplit le visiteur. Edifiée au XIIe siècle, l’une des « trois sœurs provençales » présente le même aspect que lors de sa construction, avec son cloître où ont déambulé pendant des siècles les moines cisterciens. Ici, la voix résonne. Ce n’est pas pour rien que la 28eédition des Rencontres internationales de Thoronet a choisi ce thème dans le répertoire médiéval. Le festival se tiendra du 21 au 28 juillet avec huit spectacles qui feront découvrir des compositions de voix médiévales. Mais une exception sera faite à la règle avec une composition contemporaine due au fondateur et directeur du festival, Dominique Vellard.
Le programme débutera le 21 juillet avec Les escholiers de Paris, un paysage musical parisien du 13esiècle agrémenté de chansons de trouvères, motets, rondeaux et estampies. Suivi, le dimanche 22 juillet du concert en plein air Chants à danser où se produiront cinq chanteurs du collectif Lo Cor de la Plana (chœur de la Plaine), qui déterre les chants traditionnels provençaux. Un spectacle où l’oralité reprend ses droits et est magnifiée par les voix puissantes de Manu Théron et ses compères. Dans la Basilique Notre-Dame, sera donnée lundi 23 juillet à 21h la Missa Istaestspeciosa de Pierre de la Rue, messe polyphonique à cinq voix dédiée à la Vierge Marie. Une extrême clarté des voix, une linéarité bien conduite, combinée à une recherche historique profonde, nourrissent l’esthétique sonore de cet ensemble. Le 24 juillet, l’église du Thoronet-village accueillera les Jardins de Courtoisie, ensemble composé d’une chanteuse et d’un harpiste, avec Je loe Amour, récital de chansons de la Cour de Bourgogne au XVesiècle sur le thème de l’amour courtois. Le lendemain, c’est l’italienne Viva Biancaluna Biffi qui, s'accompagnant elle-même à la vièle à archet, interprètera les chants de poètes italiens de la fin du Moyen-âge et du début de la Renaissance avec son récital Fermate il passo. L’Espagne sera à l’honneur le 26 juillet avec les Cantaderas. Avec Ad festas do ano, les quatre chanteuses et percussionnistes espagnoles redonnent vie à un répertoire spécifiquement dévolu aux femmes, tombé en grande partie dans l'oubli : des chansons de processions et de dévotion, ou des pièces plongeant leurs racines dans l'ère pré-chrétienne de la péninsule ibérique, collectées principalement dans le nord de l'Espagne.
Le 27 juillet, place à Lamento, un retour aux répertoires allemands des XVIIeet XVIIIesiècles. On entendra dans l’abbaye du Thoronet le contre-ténor Damien Guillon, accompagné par l’Ensemble Café Zimmerman. En soirée de clôture, le 28 juillet, l’Ensemble Gilles Binchois, créé par Dominique Vellard, chantera plusieurs répertoires oubliés, grégorien, ambrosien, vieux-romain. Les musiciens donneront également la dernière composition contemporaine de Dominique Vellard, dont le thème est la Création (Xe – XXIe siècles). Pour cette œuvre, intitulée “Magnalia Dei“, ils seront accompagnés de quatre chanteurs et deux instrumentistes.
Rencontres internationales de Thoronet, du 21 au 28 juillet 2018, Abbaye du Thoronet 83340 Le Thoronet