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« La liberté, enfin » pour les salles de spectacles

par Jacques Mucchielli
La fin des barrières fermées, symboles du confinement de l’art vivant © Muchielli/Naja
La fin des barrières fermées, symboles du confinement de l’art vivant © Muchielli/Naja
Hors-Champs Société Publié le 28/05/2020
C’est par ces mots que le Premier ministre a annoncé les nouvelles mesures mettant fin au confinement et à ce qu’il faut bien appeler l’interdiction des spectacles vivants et des projections de film. Une mesure attendue, qui ne va pas sans difficulté de mise en œuvre.

Les mots du Premier ministre ont réveillé les plus sceptiques : « la liberté, enfin va redevenir la règle, et l’interdiction constituera l’exception ». Dès le 2 juin pour les salles de spectacles en zone verte (le 22 juin pour les autres) et le 22 juin pour les salles de cinéma.

Le monde de la culture pousse un ouf de soulagement et se prépare à la fête, même si les restrictions et contraintes restent nombreuses. Pas plus de 5 000 personnes, ce qui interdit les grands concerts, le port du masque et les mesures de distanciation restent obligatoires dans les salles, ce qui va compliquer leur gestion. Comment prévoir un groupe familial de quatre ou cinq personnes, qui ne peuvent s’assoir à côté les uns des autres, alors que des sièges sont « barrés » ? Ouvrir seulement les salles à un tiers de leur jauge est synonyme de difficultés financières insurmontables.

 

Le public a un rôle à jouer. Comme après un cataclysme, le sentiment des confinés d’hier est quand même à la liberté. On ouvre la porte, le monde existe toujours, l’esprit est à la fête même si les dégâts sont là pour rappeler qu’il faudra du temps pour s’en remettre. Comme le notent les équipes artistiques dans un communiqué du Syndeac, le syndicat des entreprises artistiques et culturelles, « les annulations de spectacles depuis le fatidique 15 mars ont déjà provoqué des dégâts artistiques et économiques considérables. Les équipes artistiques, alors qu’elles sont la force première de l’emploi artistique dans notre pays, ont souvent été les grandes perdantes ».

Les mesures exceptionnelles prises pour les intermittents du spectacle, la possibilité attendue, mais pour l’instant non confirmée, de prolongation du chômage partiel jusqu’à fin août, les aides directes débloquées par l’État et les Régions, ne suffiront pas à revenir au niveau d’avant la crise. Dans ce cadre, le public a un rôle à jouer. Par exemple, prendre des abonnements dans les salles d’art et d’essai, c’est-à-dire le plus souvent acheter dix places à l’avance, est essentiel pour la trésorerie des cinémas. C’est une solidarité bien pensée, qui préservera notre avenir.

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