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Circulation(s) : Marianne et Katarzyna Wasowska, « Waiting for the snow »

par Véronique Giraud
Un couple de migrants polonais priant devant une fourmilière au Brésil. ©Marianne & Katarzyna WASOWSKA « Waiting for the snow » 2018-2019 festival circulation(s) 2021
Un couple de migrants polonais priant devant une fourmilière au Brésil. ©Marianne & Katarzyna WASOWSKA « Waiting for the snow » 2018-2019 festival circulation(s) 2021
Arts visuels Photographie Publié le 19/03/2021
Marianne et Katarzyna Wasowska sont cousines et toutes les deux photographes. L’une née en France et l’autre en Pologne, elles décident de travailler en duo sur l’histoire de la migration polonaise.

Les cousines Wasowska ont concentré leur travail sur la migration polonaise vers l’Amérique du Sud, ayant elle-mêmes de la famille en Argentine. La Polonaise Katarzyna Wasowska et sa cousine, qui vit à Paris, ont travaillé main dans la main à ce projet : « On ne sépare pas nos travaux. Parfois, l’une de nous dit : Je veux faire cette photo, l’une va la mettre en place, l’autre prendre la photo… c’est très difficile de différencier » explique Katarzyna Wasowska, seule à présenter la série exposés au Centquatre. Pour elle, la motivation s’est imposée avec la crise migratoire de 2015. « Ce n’est pas vraiment arrivé en Pologne. Il s’agissait plus d’une propagande, nous n’avons même pas accueillis de réfugiés » raconte-t-elle. « L'immigration est la plus grande partie de notre histoire, je me suis demandé comment il était possible que nous ayons une attitude si négative envers les migrations. J’ai alors commencé à enquêter. »

 

Des communautés recluses. Dans son enquête, la jeune femme découvre qu’environ 2 millions de descendants polonais vivent aujourd’hui au Brésil. « Ils ont beaucoup de communautés dans les villages. Ils y apprennent le polonais s’ils ne le connaissent pas, mais il existe encore des gens qui ne parlent que polonais et pas brésilien. » Ces communautés vivent recluses, très isolées. La photographe s'étonne : « Nous avons beaucoup souffert en Pologne avec l’occupation, les hivers si froids… Je pensais qu’en Amérique les Polonais seraient plus ouverts, plus avenants. »

Pour certaines photos, les cousines ont tenté de reproduire la vie des migrants à leur arrivée en Amérique du Sud, telle qu’elle leur était contée par les descendants. Elles ont appris qu’il y avait à l’époque d'énormes terriers de fourmis et que les familles polonaises, ne sachant que faire, se sont mises à prier devant. « Nous avons exposé dans un festival à Lodz. C’était intéressant parce que les gens connaissent l’histoire, le contexte, et beaucoup ne sont pas d’accord avec la politique d’immigration polonaise, commente-t-elle. Avec ces photos, ils se sont rendu compte que l’histoire leur était assez inconnue, ils ont trouvé ça surprenant. »

 

Les jeunes photographes ont voulu reproduire, par la scénographie de leurs images, les décorations des maisons polonaises. Les photos sont accrochées au mur, et penchées vers le public : « On a voulu donner ce côté maison. Cette façon d’accrocher est très Europe de l’Est » explique Katarzyna. « Chez eux, les gens ont un mur de photos, du plafond jusqu’à leur niveau, et on a découvert qu’ils le faisaient également au Brésil. » La ressemblance entre les deux cultures est bien plus proche que ne le pensaient les photographes, c’est en partie ce qu’elles voulaient montrer dans leur exposition. « On a ce stéréotype de ces personnes exotiques, et en fait on réalise qu’elles sont tout à fait comme nous. »

Le projet le plus récent de Katarzyna Wasowska se concentre sur les croyances paranormales des individus polonais, dans un pays si religieux. « C’était très surprenant. Tout le monde avait quelque chose à dire sur le sujet, malgré le catholicisme, dit-elle, « parce que d’un côté, c’est tabou si on en parle près d’une église, mais quand j’allais chez les gens, ils parlaient très amicalement. »

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