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Le lin se cultive dans les beaux quartiers

par Véronique Giraud
Jusqu'au 21 juin, les vitrines du BHV Marais sont bordées de grands bacs de lin que de jeunes liniculteurs ont planté. La fibre naturelle, cultivée en France, se retrouvera aux rayons mode et maison dès la réouverture du grand magasin. DR
Jusqu'au 21 juin, les vitrines du BHV Marais sont bordées de grands bacs de lin que de jeunes liniculteurs ont planté. La fibre naturelle, cultivée en France, se retrouvera aux rayons mode et maison dès la réouverture du grand magasin. DR
Style de vie Ethique Publié le 16/05/2021
Un champ de lin au cœur de Paris ? La capitale se convertit à l'agriculture ? Non, mais, du 8 mai au 21 juin, la Confédération européenne du Lin et du Chanvre s'associe au BHV Marais pour valoriser la fibre végétale, source d'inspiration dans la mode et la maison. Pour en savoir plus, il faudra attendre la réouverture du BHV le 19 mai.

Depuis le 8 mai, un petit champ de lin recouvre les trottoirs de la rue de Rivoli. L'opération "Jardinons" que la Confédération Européenne du Lin et du Chanvre (CELC) et le BHV Marais ont lancé de concert met en avant cette fibre végétale dans sa forme cultivée au naturel. De quoi marquer l'esprit des passants qui ne font pas forcément le lien entre cette plante, cultivée en grande majorité de Caen à Amsterdam, et leurs Tshirts et linge de lit de plus en plus prisé pour leurs belles couleurs et leur confort.

Pourtant, la France en est de loin le premier pays producteur. 80% de la production européenne de fibres de lin provient de l'Hexagone, 15% de Belgique et 5% des Pays-Bas. depuis une dizaine d'années, la CELC fait connaître ses propriétés, les études, les expérimentations et les applications du matériau dans les domaines du transport, du sport et des loisirs, en raison de la capacité de la fibre à absorber les chocs. Comme dans le domaine de la maison écologique.

 

En premier lieu, la culture du lin est durable. C'est une plante zéro OGM, qui ne demande aucun défoliant et aucune irrigation (à 99,9%) et nécessite très peu d’intrants. Une fois que le soleil et la pluie ont fait leurs travail pour faire pousser la plante, le lin est arraché puis posé sur le champ pour l’opération de rouissage - processus de macération naturel qui permet une meilleure séparation des éléments végétaux. L’extraction de la fibre est 100% mécanique et toutes les parties sont valorisées. Elle n'engendre aucun déchet. À Paris, de jeunes liniculteurs ont relevé le challenge de faire pousser cette plante pour la manifestation "Jardinons".

Le lin est le tissu le plus ancien au monde en témoignent les linceuls des momies d'Égypte qui sont arrivés jusqu'à nous. Très résistant donc,  le lin est également thermorégulateur : frais en été, chaud en hiver, et d'un entretien facile. Une étude menée pour la CELC par le laboratoire Cetelor montre que "le lin a une grande respirabilité, a une grande perméabilité à l’air ce qui permet une bonne ventilation et permet donc de sécher la sueur. Il a une résistance évaporative faible, il laisse passer la transpiration.... Les égyptiens le savaient avant nous, le lin est la première matière textile utilisée, c’est une matière qui se porte beaucoup dans les pays chauds". De quoi convaincre les consommateurs les plus exigeants, le lin est très présent dans les modèles des marque de luxe, mais aussi les plus soucieux de la préservation de la planète, avec des gammes plus accessibles.

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