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Montpellier Danse, clap de fin pour une 41e édition retrouvée

par Véronique Giraud
Jean-Paul Montanari lors de sa présentation bilan de la 41e édition du festival Montpellier Danse ©Rivaud/NAJA
Jean-Paul Montanari lors de sa présentation bilan de la 41e édition du festival Montpellier Danse ©Rivaud/NAJA
Arts vivants Danse Publié le 10/07/2021
Premier grand festival de danse dans cette saison bousculée, Montpellier Danse a retrouvé son public, impatient de vivre en direct les créations promises. Alors que le festival touche à sa fin avec un programme de films projetés sur grand écran sur la scène du théâtre de l'Agora, Jean-Paul Montanari, son directeur artistique, fait le bilan d'une édition qui aura souvent repoussé les limites de la chorégraphie.

À Montpellier, la danse contemporaine se porte bien. Dans sa magnifique Agora de la danse, les artistes sont accueillis en résidence et les chorégraphes s’essaient de plus en plus à son théâtre de plein air. Le salle de l’opéra Corum, avec son immense plateau, reste bien sûr un enjeu pour les auteurs aguerris. Le festival a été reporté en juillet. En raison de la pandémie, il a fait suite à celui de 2019 et a emmené quelques artistes du programme écourté de 2020. Touchant à sa fin, la scène ouverte du Théâtre de l’Agora restera tout de même occupée par un écran géant. Cette édition joue en effet les prolongations avec Cinémagora, une nouvelle programmation de films sur la danse, parmi lesquels le beau documentaire réalisé par Florence Platarets Montpellier Danse, à corps perdu, en coproduction avec la chaîne Arte.

Premier grand festival de danse dans cette saison bousculée, Montpellier Danse a retrouvé son public, impatient de vivre en direct les créations promises. Avec une jauge volontairement maintenue à 50% par son directeur Jean-Paul Montanari qui rappelle que « nous sommes toujours en période d’épidémie », l’occupation des salles s’est fait à 90%.

 

Pour sa conférence de presse bilan, Jean-Paul Montanari s’est d’abord réjoui de la récompense faite à Emmanuel Gat et sa pièce Lovetrain2020, créée à Montpellier, rappelant que l’an dernier c’est Maison de Christian Rizzo, directeur du Centre chorégraphique de Montpellier, qui avait obtenu la même récompense. Exceptée la non venue de la Batsheva Dance Company d’Ohad Naharin, le programme a tenu toutes ses promesses de créations et de découvertes. Certaines pièces se sont emparé de paroles, celle du philosophe Deleuze pour Angelin Preljocaj. La danse parle du monde, de la mort, celle des migrants avec Arkadi Zaides qui achève sa pièce Necropolis avec l’interrogation : « Qu’avons-nous fait pour en arriver là ? », elle parle aussi de la situation du peuple noir avec Salia Sanou, fidèle de Montpellier Danse, du corps de la femme avec Daina Ashbee, que le festival a fait découvrir avec cinq de ses pièces.

32 artistes, 6 directeurs de centres chorégraphiques nationaux étaient sur scène. Privés de tournées, privés de relations avec la presse, les chorégraphes ont eu davantage de temps pour créer. Angelin Preljocaj a même conçu trois pièces pendant le confinement. Pour les auteurs que Montpellier Danse invite, c’est que le moment est venu de se trouver confronté à l’immense plateau du Corum, devant un public éduqué à la danse. Ou, comme cela s’est souvent produit cette année, au plateau de plein air du magnifique théâtre Agora.

 

L'annonce d'une 42e édition. La salle du Corum devrait accueillir la Batsheva en 2022. La 42e édition débutera exceptionnellement tôt, le 18 juin, soir où s'achève la saison de l’opéra de Montpellier. C’est une proposition de Valérie Chevalier, directrice de l'opéra, d'associer Montpellier Danse à la représentation de la pièce Les sept péchés capitaux, produit d'un partenariat avec l’opéra de Copenhague Mêlant chant, musique et danse, cette création de Pontus Lidberg, jeune chorégraphe suédois vivant à Copenhague, fera donc l’ouverture de Montpellier Danse. Cet opéra de Kurt Weill, d'une durée de 44 minutes, sera complété par une création de Lidberg spécialement conçue pour le festival. Emanuel Gat sera de cette édition avec l’une des deux pièces qu’il a créées pendant le confinement de 2020. Elle lui a été inspirée par sa fascination des mouvements de la lumière qu'il a observés dans le studio Cunningham, où il était en répétition. Le désir lui est venu de reconstituer la lumière du studio Cunningham sur le plateau du Corum avec en bande son Tosca chanté par Maria Callas. C'est une des nombreuses surprises à venir qui ne manqueront pas de rallier un public curieux.

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