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« Elles » de Valérie Oka : ces femmes noires qui ont fait l’histoire

par Véronique Giraud
L'artiste Valérie Oka devant le portrait d'Angela Davis, l'une des femmes de sa série
L'artiste Valérie Oka devant le portrait d'Angela Davis, l'une des femmes de sa série "Elles", exposée a l'UNESCO. ©Véronique Giraud/NAJA
Arts visuels Arts plastiques Publié le 23/12/2018
« Le numérique donne une chance de pouvoir enfin raconter l’histoire du continent africain de notre propre point de vue ». Celle qui s’exprime, c’est l’artiste Valérie Oka dont la dernière création, « La carte n’est pas le territoire », est exposée jusqu’au 3 janvier 2019 dans le hall de l’UNESCO à Paris.

La nouvelle création de Valérie Oka marque une nouvelle étape dans son engagement à donner une nouvelle visibilité au continent africain. Intitulée La carte n’est pas le territoire, cette grande série mêle en noir et blanc le numérique au dessin. Et se décline en trois actes : Les pères de l’indépendance, Les héros du peuple noir et Elles. C’est ce dernier volet qui est actuellement exposé dans le hall de la maison de l’UNESCO.

Après avoir franchi l’entrée de l’institution, le regard du visiteur est vite attiré par d’autres regards. Ceux de femmes, noires, dont Valérie Oka a réalisé le portrait sur de grands formats carrés et dont le réalisme frappe. On reconnaît d’emblée la plupart des visages, Aretha Franklin, Rosa Parks, Poku, Angela Davis, Christine Taubira… Toutes ces femmes noires ont marqué l’histoire du monde par leurs combats. Dans le hall immaculé, le crayonné libre et virtuose de l'artiste impose leur beauté et leur force, et oblige chacun à se souvenir de l’action qu’elles ont porté au-devant de la société, défiant à la fois les préjugés à l’égard de la femme et le racisme, cassant les codes.

Aujourd’hui, le combat est toujours d’actualité, comme l'exprime Valérie Oka : « Alors que beaucoup de femmes blanches veulent à tout prix bronzer ou avoir à tout prix une relation avec un homme noir, les femmes noires se mettent de plus en plus en danger en utilisant des produits non contrôlés pour dépigmenter leur peau et paraître plus blanches. Mais à l’intérieur elles restent noires. Mon combat est de leur dire de s’accepter telles qu’elles sont, de s’affirmer comme femme noire ». Mais Valérie Oka sait qu’elle a la chance d’être une artiste, un statut qui lui confère une grande liberté. Ce n’est pas le cas pour la plupart des femmes noires, en Occident comme en Afrique. Mais "l'histoire dépend de celui qui la raconte, de sa vision", affirme Valérie Oka.  L’exemple de ces femmes dont une artiste dresse et revendique les portraits nourrit la fierté d’un peuple, pousse à la réflexion, réécrit le présent, au moins le temps de cette exposition.

 

Elles, dessins portraits de Valérie Oka, Siège de l'UNESCO Paris du 11 décembre au 3 janvier 2019. L'exposition sera présentée en février 2019 au festival de Ségou, Mali.

 

De père ivoirien et de mère française, Valérie Oka a vécu ses huit premières années en Côte d’Ivoire, puis la famille a déménagé en France. Après son bac, La jeune femme parvient à convaincre ses parents à faire des études d’art et elle s’inscrit à l’école Penninghen à Paris où elle apprend les techniques de l’art graphique. En 1996, elle décide de retourner vivre en Côte d’Ivoire où elle crée une agence de communication, dont elle devient la directrice de création. En parallèle, elle poursuit ses créations artistiques, qui touchent toutes les esthétiques, du dessin à la sculpture. Elle enseigne l’art contemporain aux étudiants en Beaux-Arts de l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC) à Abidjan.

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