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Une tribune de l’Unesco pour les artistes inspirés par les grands défis de la planète

par Pierre Magnetto
Luiz Oosterbeek secrétaire général du Conseil international de philosophie et des sciences humaines, Margalit Berriet, présidente de Mémoire de l'avenir et Lin Xiang Xiong, artiste et mécène, lors de la présentation du projet Art and society. © Naja
Luiz Oosterbeek secrétaire général du Conseil international de philosophie et des sciences humaines, Margalit Berriet, présidente de Mémoire de l'avenir et Lin Xiang Xiong, artiste et mécène, lors de la présentation du projet Art and society. © Naja
Hors-Champs Société Publié le 23/02/2019
Porté par le Conseil international de philosophie et des sciences humaines de l’Unesco, mis en œuvre par l’association Mémoire de l’avenir avec le soutien financier de l'artiste et mécène Lin Xiang Xiong, le projet Arts and society vise à promouvoir le travail d’artistes de toutes nationalités questionnant les grands défis auxquels est confrontée l’humanité.

Mémoire de l’avenir est depuis 2016 le pilote du projet Arts and society pour lequel un appel international à candidatures a été lancé en février. Son ambition est de « rassembler des artistes et des projets à l’échelle mondiale pour démontrer l’implication et la contribution des arts dans la société ». Quant aux critères de sélection, ils tiennent dans cette conception de l’art que résume Margalit Berriet, la présidente de l’association : « la responsabilité d’un artiste ne tient pas seulement à sa recherche esthétique ou à son impact intellectuel, mais aussi à son influence, à sa capacité à interroger, proposer, critiquer, sensibiliser et élever les consciences. L’art est un moyen de questionner et découvrir, en même temps qu’il recherche de nouvelles façons de raconter, de proposer, d'agir... ». Les artistes souhaitant s‘impliquer dans Arts and society, quelle que soit leur discipline artistique (plastiques, numériques, photographiques, scéniques, poésie, vidéo, écriture, architecture, culinaire, craft ...), sont appelés, sans limite dans les délais, à proposer un pitch vidéo de 1 minute 30 présentant leur projet artistique, leurs motivations et objectifs et l’impact de leur travail dans la société. Le comité chargé de la sélection se réunira régulièrement.

 

Une résonance mondiale. La vidéo des artistes sélectionnés sera mise en ligne sur la plateforme numérique où figurent déjà les clips retenus lors du précédent appel de 2016.  « Avec la montée continue des plateformes numériques, les pratiques socioculturelles ont maintenant, théoriquement, une portée mondiale. Les arts et les artistes comblent le fossé entre les peuples, les continents, les cultures, les civilisations et le temps » lit-on sur le site. Le projet prévoit aussi l’organisation d’événements et la création d’une revue.

 

L’impulsion de l’Unesco. Mémoire de l’avenir est cofondatrice de ce projet, aux côtés du Conseil international de philosophie et des sciences humaines (CIPSH), une ONG de l’Unesco, et Most, le programme intergouvernemental de l’Unesco pour la prise en compte et la promotion des sciences sociales et humaines dans l’élaboration des politiques publiques des pays membres, dans une perspective de développement durable. « Nous souhaitions aider à la création d’un mouvement d’artistes exprimant des préoccupations sociétales, proposant une réflexion artistique sur les grands défis auxquels est confrontée la planète », explique Luiz Oosterbeek, le secrétaire général du CIPSH, qui ne cache pas qu’il y a cependant « une grande difficulté financière à faire vivre ce projet ». En août 2017, lors de la Conférence mondiale sur les humanités organisée par le CIPSH à Liège (Belgique), les partenaires ont accueilli un nouveau venu, la société Global Chinese Arts and Culture (GCAC), susceptible de solutionner ce problème.

 

Un mécène aux multiples facettes. La société GCAC a été fondée à Singapour en 2010 par le peintre Lin Xiang Xiong pour « jeter des ponts entre la culture asiatique et la culture occidentale ». Également professeur d’histoire de l’art, auteur de plusieurs ouvrages dont des essais et écrits théoriques sur l’art, et propriétaire d’une société d’exploitation aurifère cotée en bourse à Singapour, cet homme aux multiples facettes est né en Chine, puis a émigré à Singapour à l’âge de 11 ans. Il y a poursuivi des études à l’académie des Beaux-arts avant de prolonger son cursus durant trois années aux Beaux-arts de Paris au début des années 70. Actuellement, Lin Xiang Xiong développe un projet de création d’un musée à Penang en Malaisie, en collaboration avec l’Unesco. Un établissement conçu comme « un centre d’éducation et de développement du dialogue entre les civilisations grâce à l’art et à la culture ».

 

L’art pour la paix. Son implication dans Arts and society a conduit cet humaniste et mécène à conclure un partenariat pour trois ans avec l'association Mémoire de l’avenir. Il apportera les financements nécessaires au bouclage des budgets du projet piloté par l’association. « Avec Mémoire de l’avenir, nous partageons une même vision du rôle de l’art et de l’artiste qui est de s’exprimer sur les graves problèmes que traverse l’humanité comme l’avenir de la planète, les migrations, le racisme, les guerres, la misère, la lutte contre les inégalités… », confie-t-il. En 2016, Lin Xiang Xiong avait été à l’initiative de l’exposition L’art pour la paix au siège de l’Unesco et l’année suivante, d’un colloque sur le même thème au Palais du Luxembourg au cours duquel un appel aux artistes avait été lancé : « Nous appelons les artistes du monde à promouvoir les objectifs de l’Unesco : le renforcement de la paix, l’élimination de la pauvreté, le développement durable et le dialogue interculturel ». Rien d’étonnant dès lors à le voir aujourd’hui s’investir dans le projet Arts et society.

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