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« Une femme se déplace », portrait musical d’une femme du XXIe

par Véronique Giraud
Une scène de la comédie musicale
Une scène de la comédie musicale "Une femme se déplace", écrite et composée par David Lescot. © Christophe Raynaud de Lage
À droite, Georgia (Ludmilla Dabo) au restaurant avec son amie, première scène de
À droite, Georgia (Ludmilla Dabo) au restaurant avec son amie, première scène de "Une femme se déplace", créée au Printemps des Comédiens les 14, 15, 16 juin 2019. © Christophe Raynaud de Lage
Arts vivants Théâtre Publié le 15/06/2019
Si plusieurs spectacles musicaux ont été produits dans l’hexagone, et remporté de beaux succès, la comédie musicale reste une spécialité anglo-saxonne qui puise ses sources centenaires à Broadway. Mais David Lescot s’est laissé emporter par le plaisir de créer "Une femme se déplace", qui a fait sa première au Printemps des Comédiens.

Faire le portrait d’une femme habite depuis longtemps l’esprit du dramaturge. Non pas 24 heures d’une vie, comme l’a fait Stefan Zweig, mais toute la vie d’une femme d’aujourd’hui. En 2h. Pour cela, David Lescot a imaginé un curieux mécanisme à remonter le temps dans la vie de Georgia, bourgeoise accomplie, mariée, deux enfants, professeur d’université, heureuse donc. Jusqu’à ce qu’une série de mauvaises nouvelles rompent le charme d’un déjeuner avec son amie. L’énervement la conduira à accomplir un geste fatidique. Il déclenchera des collisions aléatoires entre présent et passé, produisant des effets comiques, tragiques et, sur le plateau, une succession de courtes scènes parlées, chantées, dansées, soulignées par la musique jouée en fond. Ces scènes virevoltent dans la vie de Georgia, et tout y passe, les amours, la famille, l’enfance, la relation maternelle… Déployant la grande palette du devoir envers l’autre, de la norme sociale aussi. Ces expérimentations de transport temporel jouent l’introspection et, au fil du spectacle, une humanité sincère perce le carcan de la dette envers la société liée à la norme pour dégager des soubresauts libérateurs, jusqu’à un volte-face radieux.

David Lescot a beaucoup à dire du sujet qu’il embrasse. Il le dit en musique, avec des comédiens aux corps lestes et gracieux. S'il s'agit bien d'une comédie, les paroles et la musique qu’il a composées résonnent gravement, si justes, si touchantes.

 

Une femme se déplace, texte, musique et mise en scène David Lescot. Avec Candice Bouchet, Elise Caron, Pauline Collin, Ludmilla Dabo, Marie Desgranges, Matthias Girbig, Alice Kuentz, Emma Liégeois, Yannick Morzelle, Antoine Sarrazin, Jacques Verzier, et les musiciens Anthony Capelli (batterie), Fabien Moryoussef (claviers), Philippe Thibault (basse), Ronan Yvon (guitare).

Création les 14, 15, 16 juin 2019 au théâtre des Treize Vents - CDN Montpellier, dans le cadre du Printemps des Comédiens. Les 20 et 21 septembre à La Filature, scène nationale de Mulhouse ; les 3 et 4 décembre au Théâtre de Villefranche ; du 11 au 21 décembre au Théâtre de la Ville - Les Abbesses à Paris ; les 27 et 28 février 2020  au Théâtre Molière de Sète, scène nationale de l'Archipel de Thau.

 

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