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Marion Guerrero : « J’ai essayé de me glisser dans l’esprit d’Offenbach »

par Véronique Giraud
Marion Guerrero © Romain Debouchaud
Marion Guerrero © Romain Debouchaud
Arts vivants Opéra Publié le 26/06/2019
Marion Guerrero, scénariste et metteure en scène, signe Les folies d’Offenbach dans le cadre du festival montpelliérain Les Folies d'O, du 2 au 4 juillet. Elle dit sa passion pour le maître de la Gaîté lyrique, qui lui a donné l'idée de transformer la fosse d’orchestre en piscine à l’amphithéâtre d’O…

C’est la première fois que Marion Guerrero monte une opérette. Davantage accoutumée au théâtre, elle est depuis vingt ans metteure en scène de la compagnie montpelliéraine Tire pas la nappe. Elle a aussi animé pendant plusieurs années des stages avec des élèves de l’Ensad. « Je l'ai toujours fait accompagnée d’une prof de chant. J’aime beaucoup le chant et je mêlais théâtre et chanson dans des petites formes inventées avec les élèves. Jérôme Pillement, le directeur artistique du festival, en a entendu parler et m'a sollicitée pour cette édition justement consacrée à Offenbach dont on célèbre le bicentenaire."

 

Cette proposition des Folies d’O a dû avoir une drôle de résonance…

Complètement. Cela aurait été différent si on m’avait proposé un livret de Mozart. C’est ma première rencontre avec le lyrique et c’est magique.

 

Avez-vous le souvenir de votre premier contact avec l'opéra ?

Je me souviens, adolescente, avoir été emmenée pour la première fois à l’opéra, pour voir Offenbach. C’est vraiment un grand souvenir de rire et de folie.

 

Que vous inspire Offenbach ?

Il y a quelque chose de commun avec le théâtre. Notre compagnie travaille beaucoup sur un comique grinçant, sur du burlesque, une certaine forme d’irrévérence. Je retrouve tout ça chez Offenbach. Sous couvert d’un grand éclat de rire, il se moque du pouvoir de l’époque.

 

Cette grande liberté, vous l’avez eue en adaptant Offenbach pour les Folies d’O ?

C’est assez particulier parce qu’il ne s’agit pas de monter un livret déjà écrit, ce sont des extraits de différentes pièces. J’ai réécrit un spectacle, pas un livret parce que je n’ai pas la prétention de réécrire du Offenbach. J'ai plutôt trouvé un lien, dans une sorte de logique absurde que j’ai inventée, dans un lieu que j’ai inventé pour lier les différents morceaux, avec des personnages qui n’ont pas de rapport les uns avec les autres puisqu’ils viennent de différentes pièces. Avec Offenbach, si ce n’est pas drôle c’est raté. J’aime travailler sur un comique exigeant. Les personnages que j’ai inventés, et qui viennent autour de l’œuvre, le maître-nageur, la liftière de la piscine, sont traités plus comme des clowns qui ratent tout. Ils reflètent la dimension onirique qui est déjà dans l’œuvre du compositeur, que ce soit Les contes d’Hoffman ou Orphée aux enfers.

 

Il faut aimer l’esprit du compositeur…

Tout à fait. J’ai essayé de me glisser dans l’esprit d’Offenbach, qui finalement n’est pas si loin du mien. Je me suis aussi inspirée de personnes pour trouver la façon de faire des liens entre les choses. Je ne réécris pas une histoire, je raconte plutôt des histoires.

C’était un peu comme si je partais de zéro avec les différents airs, les différentes histoires, les différents personnages. J’ai eu l’intuition qu’il fallait que ça parte d’un lieu, et qu’à partir de ce lieu, cela pouvait devenir une sorte de filtre à l’imaginaire par lequel je pourrai trouver une cohérence.

 

Comment est née l'idée de la piscine ?

L’idée est venue quand on s’est posé la question avec Jérôme Pillement de mettre les musiciens sur scène ou dans la fosse. Le choix s'est porté sur la fosse mais je ne voulais pas séparer les musiciens de l’action, j’avais envie de les intégrer. L’espace conséquent et profond de la fosse m’a fait penser à une piscine, et j’ai eu envie de les mettre dans l’eau d’une piscine. À partir de là j’ai pu m’inventer un lieu où l’élément eau était le fil conducteur. Cela m’a permis un regard un peu décalé sur l’œuvre et cela engendre du même coup une esthétique.

 

Les folies d’Offenbach, Festival Folies d'O, les 2, 3 et 4 juillet à Montpellier, Domaine d'O. Direction musicale : Jérôme Pillement. Mise en scène : Marion Guerrero. Les solistes : Mélanie Boisvert Soprano, Antoinette Dennefeld Mezzo, Loïc Felix Ténor, Armando Noguera Baryton. Les comédiens : Elodie Buisson et Julien Bodet. Avec le Choeur de l'Opéra national Montpellier Occitanie et l'Orchestre national Montpellier Occitanie.

 

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