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Lewis versus Alice : Macha Makeïef en quête de liens

par Pierre Magnetto
Une fantaisie signée Macha Makeïeff. © Christophe Raynaud de Lage
Une fantaisie signée Macha Makeïeff. © Christophe Raynaud de Lage
Une troupe de sept comédiens-musiciens-chanteurs. © Christophe Raynaud de Lage
Une troupe de sept comédiens-musiciens-chanteurs. © Christophe Raynaud de Lage
Le récit suit le déroulé des chapitres d’Alice au pays des merveilles. © Christophe Raynaud de Lage
Le récit suit le déroulé des chapitres d’Alice au pays des merveilles. © Christophe Raynaud de Lage
Arts vivants Théâtre Publié le 15/07/2019
Avec Lewis versus Alice, Macha Makeïeff, la directrice du Théâtre National de Marseille présente à Avignon une comédie excentrique dans laquelle elle propose une adaptation d’Alice au pays des merveilles, et s'inspire de la biographie de Lewis Caroll.

Avec Lewis versus Alice, Macha Makeïeff propose un des spectacles les plus attendus du Festival d’Avignon. La directrice du Théâtre National de Marseille, tout autant fascinée par Alice au pays des merveilles que par son auteur, présente à La Fabrica jusqu’au 22 juillet, une adaptation du célèbre conte. La mise en scène insère des moments de dialogues intimes et biographiques avec Lewis Caroll, explorant les liaisons entre l’auteur et son oeuvre. La pièce est emmenée par une troupe joyeuse composée de sept artistes tout à la fois comédiens, musiciens, chanteurs, danseurs, interprétant les multiples personnages rencontrés par Alice dans ses pérégrinations au pays des merveilles.

 

Redevenir des enfants. Le récit de Macha Makeïeff suit scène après scène le déroulé des chapitres du livre. Mais dans les interstices il s’inspire aussi d’autres contes de l’écrivain (La chasse au Snark, De l’autre côté du miroir, son journal personnel), ou d’écrits divers dont ceux de Virginia Woolf, la romancière britannique pour qui « les deux Alice* ne sont pas des livres pour enfants, mais plutôt les seuls livres pour lesquels nous devenons enfants ». Quant au texte de ce spectacle excentrique, il est composé d’extraits, de citations, savourant l’art du non-sens et du contresens de la langue, que cultivait l’auteur célébré en son temps par les surréalistes et traduit par Aragon.

 

Une fantaisie musicale. Lewis versus Alice, évolue dans un univers féérique servi par les décors dessinés par Macha Makeïeff, illuminés par le travail très subjectif de Jean Bellorini. Le spectacle emprunte à la comédie dell’arte et aux arts du cirque, pour son côté loufoque et ses exercices d’adresse, pour les mimiques et la gestuelle de ses acteurs. C’est encore avec délectation une comédie musicale à la fois pop, rock et gothique, portée par Rosemary Standley, la magnifique voix du groupe Moriarty. Lewis versus Alice, n’est pas une pièce à prendre en quête de sens autre que celui de se plonger dans l’univers fantasmagorique de Lewis Caroll et de se laisser porter par l'imaginaire propre à l’enfance.

* Alice au pays des merveilles, De l’autre côté du miroir.

 

Lewis versus Alice, création 2019, jusqu’au 22 juillet à la FabricA au Festival d’Avignon, avec Geoffrey Carey, Caroline Espargilière, Vanessa Fonte, Clément Griffault, Jan Peters, Geoffroy Rondeau,
Rosemary Standley.
Texte Lewis Carroll / Adaptation Macha Makeïeff, Gaëlle Hermant. Mise en scène, costumes et décor Macha Makeïeff. Lumière Jean Bellorini, musique Clément Griffault, son Sébastien Trouvé / Coiffures et maquillage Cécile Kretschmar Magie Raphaël Navarro, chorégraphie Guillaume Siard, images Clément Vial, vidéo Elio Della Noce. Production La Criée Théâtre national de Marseille


 

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