espace abonné Mot de passe oublié ?

Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous

Mot de passe oublié ?
ACCUEIL > Analyse > Le coronavirus s’attaque à la culture

Le coronavirus s’attaque à la culture

par Véronique Giraud
La pyramide du Musée du Louvre. © Mucchielli / Naja
La pyramide du Musée du Louvre. © Mucchielli / Naja
Hors-Champs Société Publié le 13/03/2020
Interdire le rassemblement de plus de 100 personnes, c’est demander aux acteurs du spectacle vivant, les musées, les centres culturels, d’annuler ou de reporter les manifestations. Une mesure prophylactique de bon sens, mais une catastrophe économique.

Le personnel du Louvre avait semé l’inquiétude en faisant appel au droit de retrait pour fermer les portes d’un des musées les plus visités au monde. Ce n’était qu’un début. Depuis, annulations et reports tombent comme à Grevelotte. Le report est déjà un gros travail et souvent, tout le programme n’est pas reportable en raison de l’engagement des acteurs sur d’autres manifestations. Avec le risque que la pandémie ne soit pas encore stoppée.

Mais le pire, c’est l’annulation pure et simple. Un vrai drame quand il s’agir en plus d’une biennale. Escale à Sète, qui accueille dans le port méditerranéen des vaisseaux, des marins, des acteurs du monde culturel venant de l’étranger pour envahir quais, scènes, rues et bistrots (cette année la Hollande était à l’honneur) a été annulé sur instruction du Préfet de l’Hérault. Un vrai crève-cœur pour son directeur.

 

Combien de dépôts de bilan ? Parmi les invités étrangers qui ne feront pas le voyage de France, le prestigieux Bolchoï a du annuler sa tournée, le confinement de quatorze jours au retour en Russie, qui avait d’abord été envisagé, n’étant plus de mise. L’interdiction, décidée par le gouvernement français vendredi matin, de tout rassemblement de plus de cent personnes rend caduc tout aménagement. Les organisateurs de concerts qui avaient tenté de scinder en deux les spectacles pour respecter d’abord l’interdiction à plus de 5 000 personnes, puis celle de 1 000, en sont pour leurs frais.

C’est bien entendu la Bérézina pour les caisses, les billetteries, même numériques, tombant en chômage technique. Il est bien trop tôt pour faire un bilan. En France, les organisateurs de spectacles avançaient le chiffre de 250 millions de perte en tablant sur la date butoir du 31 mai avancée par les autorités publiques. En Italie, le ministère de la culture annonçait lundi dernier une perte sèche de 2 milliards d’euros. Elle sera malheureusement bien plus importante et de nombreuses structures, compagnies ou centres, seront acculées à mettre la clef sous la porte. Reste l’appel à la solidarité, des institutions et des spectateurs.

Partager sur
Fermer