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Olivier Py : « le fait théâtral, c’est qu’une communauté se réunisse »

par Véronique Giraud
Olivier Py présente sur Facebook la programmation de la 74e édition du Festival d'Avignon, qu'il dirige. La manifestation, si elle a lieu en 2020, est annoncée du 3 au 23 juillet.
Olivier Py présente sur Facebook la programmation de la 74e édition du Festival d'Avignon, qu'il dirige. La manifestation, si elle a lieu en 2020, est annoncée du 3 au 23 juillet.
Arts vivants Théâtre Publié le 08/04/2020
Alors que presque chaque jour de ce printemps nous apporte l’annulation d’une manifestation, le directeur du Festival d’Avignon tient bon. En continuant à préparer la 74e édition, tant qu’il n’y a pas de mesures sanitaires contraires, Olivier Py nous permet d'espérer débattre encore de la vie, de la mort et de l’amour.

L'amour et la mort, sont précisément le fil de cette 74e édition du festival d'Avignon, comme annoncé en fin de festival 2019, et leur divinités, Éros et Thanatos, seront réunies par le théâtre. Ce thème, souligne Olivier Py dans sa présentation, permet « d’aborder la question politique différemment, de manière moins sociétale, plus émotionnelle ». Et vient « nous rappeler ce que veut dire être humain, ce que mourir veut dire ».

Avec quelques jours de retard, et via Facebook, le directeur du festival a brièvement introduit le programme de l'édition, prévue du 3 au 23 juillet, puis laissé la place aux créateurs à l'affiche, chacun s'étant enregistré dans une courte vidéo pour évoquer leur spectacle de théâtre ou de danse. L’inconscient, autre grand thème de l’édition, trouve sa réalisation artistique avec Ivo van Hove. Le metteur en scène, dont le public d'Avignon n'a pas oublié Les Damnés, s’est intéressé à sept années de la jeunesse de Freud, années sans doute annonciatrices.

 

De grandes figures théâtrales et de fiction sont convoquées par les créteurs. Moby Dick, qui hante depuis longtemps la jeune Yngvild Aspeli. Andromaque, que le metteur en scène Gwenaël Morin présente comma sa « propre tragédie de poursuite théâtrale à l’infini ». Othello inspire deux adaptations, celle d'Oskaras Korsunovas, et celle d'Olivier Py avec des détenus du Centre pénitentiaire Avignon - Le Pontet. Un autre grand personnage de Shakespeare, Hamlet, revient hanter le festival, cette fois dans dix épisodes du feuilleton théâtral qu'a écrit Olivier Py.

L'ouverture du festival, dans la cour d'honneur, le 3 juillet, a été confié à Jean Bellorini qui met en scène la poésie de Valère Novarina. Brett Bailey, Emma Dante, Raoul Collectif, Joachim Latarjet, Étienne Minoungou, Laetitia Guédon… sont autant d'artistes prometteurs d'une pensée profonde sur l'humanité.

 

Les chorégraphes font espérer des spectacles extrêmes. Lisbeth Gruwez a sélectionné des compositions de Debussy. Hofesh Shechter théâtralise Double Murder, une pièce qu'il avait d’abord chorégraphiée pour le Nederland Dans Theater. Neuf interprètes danseront sur un chant de lamentation du nord de la Grèce, c'est Lamanta. Israel Galvan invite Nino de Elche, Angelica Liddell s'inspire du mot allemand Liebestod (La mort d’amour), Ian Martens fait danser les générations, de 18 ans à 68 ans, Ali Chahrour donne une nouvelle dramaturgie à la perte d'un enfant.

 

Climat d'incertitude. L’annonce inédite de cette édition s’est faite dans un climat d’incertitude, « en ne sachant pas ce qui vient », comme l’exprime Olivier Py. Après avoir rappelé que le théâtre se joue parfois dans ces conditions difficiles et hasardeuses, devant une salle vide de public ou sans lumière, le directeur confie : « J’ai toujours pensé qu’il fallait que le rideau se lève, que rien n’était plus sacré que ce geste-là. Rien, si ce n’est la vie elle-même ». L’éventualité de repousser les dates, en débordant sur août, est débattue. Le festival a repoussé à fin mai, date ultime, l'aménagement de la Cour d'honneur. Début mai, un autre point sera fait. D’ici là, rêvons.

 

 

 

 

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