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L’archéologie préventive innove pour préserver notre histoire

par Véronique Giraud
L'anthropologue de l'INRAP, Catherine Rigeade, travaille au dégagement de la sépulture étrusque datant du IVe siècle avant notre ère. Un roche mobilier est entreposé autour de la défunte. ©INRAP
L'anthropologue de l'INRAP, Catherine Rigeade, travaille au dégagement de la sépulture étrusque datant du IVe siècle avant notre ère. Un roche mobilier est entreposé autour de la défunte. ©INRAP
Vue depuis le nord de la tombe à hypogée (daté du IVe siècle avant notre ère), présentant la chambre funéraire, le couloir et l'escalier menant à celle-ci. ©INRAP
Vue depuis le nord de la tombe à hypogée (daté du IVe siècle avant notre ère), présentant la chambre funéraire, le couloir et l'escalier menant à celle-ci. ©INRAP
Hors-Champs Société Publié le 05/05/2020
"Nous fouillons. C'est votre histoire", le leit-motiv de l'institut national de recherches archéologiques préventives résonne étrangement en ces temps où chacun, confiné, reste chez soi. Alors l'INRAP a décidé de partager sur son site l'aventure de ses dernières découvertes. De quoi rêver et même susciter les vocations !

Tête inclinée côté gauche, les bras le long du corps, parée d’une paire de boucles d’oreille d’or, de deux anneaux en or et en alliage cuivreux aux doigts, entourée d’une quarantaine de récipients en céramique, repose une Étrusque depuis 2 500 ans. Sa découverte résulte de plusieurs fouilles réalisées en 2019 en Corse par les équipes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP). Parmi ces fouilles, celle d’Aleria Lamajone a permis de mettre au jour une nécropole d’époque romaine située à quelques centaines de mètres de la cité antique et dans un état de conservation remarquable. En son sein se trouvait, profondément enfouie sous une succession de sépultures, creusée dans la roche, une tombe à hypogée étrusque datant du IVe siècle avant notre ère où reposait la dame, sans doute un personnage de haut rang.

Dans cette immense nécropole, dont les fouilles s’étendent sur plus d’un kilomètre, plusieurs pratiques funéraires sont représentées : inhumations en fosse, en coffrage de maçonnerie, sépultures en coffrage de bois cloutés, bûchers funéraires, etc. Les sépultures ont délivré un impressionnant mobilier de prestige : plus de deux cents objets dont une centaine de vases complets, datés du IVe siècle avant notre ère jusqu’au IIIe siècle de notre ère. L’étude en laboratoire de la sépulture, avec son précieux mobilier, a nécessité la mise en œuvre d’une méthodologie inédite, entrainant la publication d’un arrêté complémentaire de prescription des fouilles. Pour se prémunir de la dégradation inhérente au retour à l’air libre après un séjour 25 siècles sous terre, les objets ont été dégagés juste assez pour permettre des observations. Ils n'ont pas été nettoyés sur place et ont été prélevés avec la terre qu’ils contenaient. Chaque objet, méticuleusement préservé, délivrera par la suite ses secrets et merveilles.

Comme de nombreuses autres, cette expérience scientifique au goût d'aventure est partagée sur la page Internet Inrap.fr où de nombreuses photos légendées et les observations des archéologues rendent très accessibles ces grands voyages dans notre histoire. Et, en contribution à l’opération #Culturecheznous du ministère de la culture, l'initiative #Inrapchezvous renouvelle chaque semaine le lien entre le public confiné et les grands horizons de l'archéologie préventive.

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