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Mot de passe oublié ?Lorsque le Grand écran, conçu par l’architecte japonais Kenzi Tange, fut inauguré en juin 1992 par la société Gaumont, l’exploitation des salles de cinéma vivait ses meilleures heures. Il fallait voir toujours plus grand pour un public toujours plus nombreux et toujours plus exigeant quant à la qualité des diffusions. Bâtie au cœur du XIIIe arrondissement de Paris, sur la Place d’Italie, le cinéma affichait sur sa façade sa fierté d’être « le plus grand écran d’Europe » au sein de la galerie commerciale Italie2 dont il était la star.
Le cinéma, qui possède toujours le plus grand écran de Paris, connut ses heures de gloire. Le public y affluait, la sortie de la station de métro face à ses portes prit son nom, des premières internationales y furent projetées. Mais en 2006, la société EuroPalaces qui gérait les salles Gaumont et Pathé, en négociation depuis deux ans avec une société étrangère au monde de la culture décida de fermer un cinéma situé sur un espace foncier parmi les plus prestigieux de la capitale.
« Sauvons le Grand écran ». Il fut envisagé d’étendre la galerie commerciale avec notamment un centre de fitness. Mais la société anglaise avec qui Euro-Palaces envisageait un accord y renonça trois ans plus tard devant l’opposition d’une association de défense Sauvons le Grand écran qui posa plusieurs recours devant le tribunal administratif. L’association entendait bien maintenir cet important lieu culturel du sud-est parisien contre un projet qui ne respectait pas le cahier des charges signé avec la ville de Paris.
Finalement ce lieu exceptionnel qui, après rénovation de cet espace de 3700 mètres carrés par l’architecte Daniel Vaniche, contient deux salles de spectacles, de 900 et 130 places, un studio télé et un café, restera un lieu culturel. C’est la société de production "Juste pour rire" du québécois Gilbert Rozon qui a acquis la gestion du nouveau centre culturel avec l’ambition d’y présenter aussi bien du théâtre que de la danse, du cirque, de la chanson et surtout des spectacles d’humoristes qui seront ici testés par une société privée qui compte se servir de la salle comme tremplin pour ses jeunes talents. Pour l'inauguration, sur treize jours, l'éclectisme sera bien au rendez-vous avec deux soirées Gérard Depardieu et l'Orchestre philharmonique de Prague, un Gala de l'humour politique, le cirque Eloize, et, comme annoncé, une pléiade d'humoristes pour la soirée d'ouverture le 26 septembre et des one man show, de Rachid Badouri ou Certe Mathurin.