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Mot de passe oublié ?« Immeubles Vivre en Bois », 13 lauréats pour une filière d’avenir
Le plan gouvernemental « Industries du bois » a été lancé en 2013 dans le cadre de la démarche de la nouvelle France industrielle, puis adopté en mai 2015 par Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique. Ce plan a pour objet d’«utiliser les atouts de la filière bois pour concrétiser une offre industrielle nationale sur les immeubles en bois, de moyenne et grande hauteur, et leur aménagement à destination des concepteurs et des maîtres d’ouvrage ». Repenser la ville en hauteur pour préserver ses espaces agricoles et naturels, telle est l’idée de ce plan. Son pilote, Franck Mathis, est le 5ème dirigeant de l’entreprise familiale alsacienne Mathis, vitrine du savoir-faire français en matière de construction bois. Il est également président d’Adivbois, Association pour le Développement des Immeubles à Vivre bois, chargée de porter le plan dans l’ensemble de l’hexagone pour le compte du gouvernement.
Les premiers fruits de l’initiative viennent d’être cueillis. Il s’agit de treize projets d’immeubles, lauréats du concours national « Immeubles à Vivre en Bois », piloté par le PUCA et les concours locaux, et accompagné par l’association AVIVbois. Répartis sur 24 sites en France, ces 13 projets ont été retenus à l’issue d’un concours d’architecture. Présentés à Bordeaux jusqu'au 15 spetembre, dans le cadre du congrès Woodrise, ils prendront forme en 2018 à Angers, Le Havre, Grenoble, Saint-Herblain, Dijon, Paris, Saint-Étienne et Toulouse.
Une filière d'avenir. Depuis le groupe scolaire de Hadol, entièrement construit avec du bois issu de la forêt communale (88) aux larges croisillons de l’école d’ingénieurs ECAM Strasbourg Europe, de l’immense hangar en bois (35000 m2) conçu pour le stockage de soufre à Abu Dhabi (EAU) aux dix cases du Centre culturel Jean-Marie Tjibaou de Nouméa (Nouvelle Calédonie), les exemples de constructions publiques ne manquent pas. Toutefois, la construction bois peine encore à se populariser, seul 5% des maisons neuves ont une ossature bois. La construction bois ne peut que se développer et est en ce sens l’une des grandes filières d’avenir. Le plan Industries bois est sans aucun doute une opportunité à saisir pour les professionnels et l'élan nécessaire pour convaincre la collectivité.
La ressource est abondante, se comptant en forêts réparties dans l’hexagone et cultivées pour l’industrie du bois. Le capital de sympathie pour le bois est élevé du côté des consommateurs : naturel, biodégradable, écologique, performant, il est produit en France. Sur le plan du coût, les procédés bois doivent encore gagner en compétitivité pour faire face au béton et à l'acier dont l’usage intensif depuis une cinquantaine d’année a permis une réduction considérable des coûts. Ce confort lié à l'habitude est sans doute son pire ennemi. Pour convaincre, le bois devra séduire par la générosité de formes arrondies contrastant avec la rigueur souvent morose du parallélépipède, par des façades chaleureuses accompagnant la beauté d'un environnement naturel, et par des aménagements intérieurs autorisant la mobilité facile des pièces. Ces facteurs pèseront dans le choix et dans l’évolution du marché.
