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À Melle, l’art contemporain réactive l’idée du monnayage et des échanges

par Véronique Giraud
Pour la 8e Biennale Internationale d'art contemporain de Melle, la sculpture lumineuse
Pour la 8e Biennale Internationale d'art contemporain de Melle, la sculpture lumineuse "Parts of a Lighthouse" (1966) de Yoko Ono scintille de toutes ses facettes, faisant briller le quartz de roche des galeries d'une mine d'argent unique en Europe de Charlemagne au Xe siècle. DR
"Amniov" 2018. Jean-François Krebs. Invité de la Biennale internationale d'art contemporain de Melle, l'artiste a investi le bassin d'un ancien lavoir, réactivant la mémoire de ce lieu d'échanges des lavandères. Silicone, poudre lubrifiante composée à 100% d’éléments naturels et biodégradables. DR
Arts visuels Arts plastiques Publié le 10/09/2018
L'exploitation des mines d'argent et l'activité de monnayage de Melle est le point d'ancrage de la 8e Biennale d'art contemporain de la commune des Deux-Sèvres. Ce passé révolu mais soigneusement préservé rassemble une vingtaine d'artistes dont les œuvre font écho à l'argent, la circulation, l'échange… Jusqu'au 23 septembre 2018.

A Melle, l’art contemporain n’a pas pour objet de bouleverser la paisible ville des Deux-Sèvres, il doit composer avec son patrimoine architectural. Qu’il s’agisse des œuvres d'artistes fameux, comme Yoko Ono ou Ghana Amer cette année, ou d'émergents comme Jean-François Krebs et Elsa Fauconnet, toutes ont la particularité de se nicher dans l'un de ses sites historiques.

Frédéric Legros et Chloé Pipeau, les deux nouveaux commissaires de la biennale Internationale de Melle, ont d’ailleurs préparé cette 8e édition en faisant visiter à la vingtaine d'artistes invités, les lieux patrimoniaux exemplaires de cette commune du pays de l'art Roman : les anciennes mines d’argent des rois francs, ses trois églises romanes, l’Hôtel de Ménoc et ses deux tours, les halles de style Baltard, le bassin ovale du lavoir de Villiers.

C’est précisément ce lavoir qu'a investi le jeune artiste Jean-François Krebs (1987-), recouvrant sa vasque d'une peau de silicone. L'œuvre, intitulée Amniov, reflète et réactive l'activité originelle des lavandières quand le visiteur ose s’immerger sous une poudre qui, chaque jour à 16 heures, tombe en flocon et se change en gel lorsqu’elle touche l’eau. Les commissaires sont parvenus à convaincre la veuve de John Lennon de prêter deux des œuvres de sa collection pour les installer sur le site des anciennes mines d'argent. Jusqu'au 30 septembre, la sculpture lumineuse Parts of a Lighthouse (1966) scintille dans un nouvel écrin, celui d'une galerie aux parois parsemées de quartz de roche. Le deuxième œuvre prêtée par l'artiste américaine, Riverbed Stone Pièce, a été réactivée sur une place de la ville. Composée de galets blancs, elle symbolise le lit d'une rivière. D'autres  œuvres sont visibles dans les rues de Melle. La Brésilienne Renata Lucas (1971-) a par exemple repensé l'éclairage public, le programmant à l'Heure du Brésil, afin que les lampadaires s’allument en simultané avec l'éclairage public de l'autre côté du globe et éclairent par là même la crise politique au Brésil.

 

 

Biennale internationale d'art contemporain de Melle, du 30 juin au 30 septembre. ouverture en septembre uniquement le week-end.

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