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Archaos « Le cirque mettra l’Europe en lumière »

par Véronique Giraud
Raquel Rache de Andrade et Guy Carrara dirigent Archaos qui, avec le cirque Plume, a lancé le cirque contemporain il y a trente ans. Depuis 2007, Archaos organise une Biennale internationale, qui aura lieu en janvier 2021, et implanté à Marseille en 2012 le Pôle national de cirque Méditerranée. 
©Yohanne Lamoulere
Raquel Rache de Andrade et Guy Carrara dirigent Archaos qui, avec le cirque Plume, a lancé le cirque contemporain il y a trente ans. Depuis 2007, Archaos organise une Biennale internationale, qui aura lieu en janvier 2021, et implanté à Marseille en 2012 le Pôle national de cirque Méditerranée. ©Yohanne Lamoulere
Arts vivants Cirque Publié le 21/06/2020
Comme tous les artistes, les circassiens ont souffert du confinement et des annulations. Guy Carrara et Raquel Rache de Andrade, qui ont implanté le Pôle national de cirque Méditerranée à Marseille. ont rouvert aux artistes les locaux d’Archaos début juin.

Comment s’est passé le confinement lié à l’épidémie de Covid-19 ?

Guy : L’Entre-Deux Biennale internationale du Cirque a eu lieu en janvier et février. Au moment du confinement nous finalisions la préparation de la Biennale 2021. Par contre, notre salle a subi annulations et reports. Les résidences et actions culturelles n’ont pas pu se faire, les artistes ne pouvaient plus s’y entrainer.

Raquel : Pour que le cirque soit un peu présent, nous avons diffusé sur nos réseaux sociaux des épisodes filmés pour Télé-cirque. Le dernier épisode était une discussion entre Bernard Kudlak du Cirque Plume et Guy du cirque Archaos. Plume et Archaos ont démarré ensemble, il y a un peu plus de trente ans, le mouvement du cirque contemporain en France. Pour la première fois, ils ont échangé librement. Cela a donné une actualité forte du cirque pendant le confinement.

 

Qu’en est-il des compagnies de cirque en juin ?

Guy : Celles qui étaient en période de création ont été bousculées par les annulations de résidences, mais c’est un moindre mal. Pour celles qui avaient 50 ou 60 représentations prévues cet été, c’est une catastrophe totale.

Raquel : Comme pour celles qui venaient de sortir leur spectacle. Mais l’artiste de cirque a quelque chose de très fort et de singulier, c’est l’entrainement quotidien. Cela les tient au niveau du moral. Mais les artistes de l’aérien n’avaient pas de quoi accrocher leurs agrès. Début juin, nous leur avons rouvert nos locaux afin qu’ils reprennent leur entrainement en respectant un écart de 10 mètres entre eux. Huit artistes viennent chaque jour. Nous faisons un roulement afin que tout le monde puisse répéter deux ou trois jours par semaine. Nous avons également repris les résidences, d'abord pour le projet d’un couple confiné ensemble, puis pour deux solos.

Guy : Au niveau de la représentation et de la diffusion c’est compliqué. Raquel a enquêté auprès de quinze compagnies de cirque en Provence Alpes Côte d’Azur, la perte jusqu’à la fin de l’été est estimée à 1 million d’euros. C’est très violent. D’autant que certaines compagnies devaient tourner beaucoup, et qu’une part des prix de cession est réservée à réinvestir sur leur future création.

 

Y a-t-il eu un élan de solidarité ?

Pour les compagnies qui avaient signé un contrat, le prix de cession a été maintenu. Mais pour celles, très nombreuses, dont l’engagement n’était qu’oral parce que souvent le contrat se signe au dernier moment, c’est très difficile. Beaucoup de programmateurs font l’effort de retrouver des temps de résidence ou des dates de représentation plus tard mais il y a embouteillage à partir de la rentrée. Tout le monde ne pourra pas trouver sa place, c’est évident.

 

Avec ou sans public, c’est la leçon du confinement ?

Oui. Nous allons l’expérimenter à l’occasion de la Nuit du Cirque, les 13, 14, 15 novembre 2020, au niveau national et européen. C’est à ce moment que nous sortirons 100ème épisode Télé-cirque. Nous ferons aussi une programmation qui se fera avec ou sans public.

 

En préparant la Biennale, quels échos avez-vous eu de la situation à l’international ?

Nous avions un projet sélectionné par Europe Créative, Circus Link, dont l’idée est justement d’encourager la mobilité entre les compagnies et de créer une plateforme numérique pour faciliter les liens entre les programmateurs et les artistes de cirque en Europe. Le projet, retardé en raison du confinement, démarrera lors de la Biennale. Les pays concernés sont le Portugal, le Danemark, la république tchèque, chez nous bien sûr et les Pays Baltes sont associés au projet. Par chance, nous avons davantage tablé sur l’Europe qu’à l’international. C’est un heureux hasard, le cirque mettra l’Europe en lumière.

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