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Berlinale 2020, une édition sous le signe du changement

par Stoyana Gougovska
Cinéma Publié le 22/02/2020
La 70ème édition anniversaire de la Berlinale sera la première orchestrée par la directrice générale Mariette Rissenbeek et le directeur artistique Carlo Chatrian. Le duo d’experts a déjà instauré des changements pour relever l’exigence artistique du festival.

Pour la première fois de ses 70 ans d’existence, la Berlinale a un directeur artistique qui n’est pas allemand. Le critique de cinéma Carlo Chatrian est en effet italien, déjà distingué comme sélectionneur du festival de Locarno. En revanche, il peut compter sur le soutien sans réserve de la Hollandaise Mariette Risenbeek, la nouvelle directrice générale du festival, dont l'expérience dans l'industrie cinématographique allemande est indéniable. L’ambition des deux experts est de préserver le meilleur de l’héritage de Dieter Koslik, qui a tenu les rênes de la Berlinale pendant 18 ans, tout en introduisant des changements afin de mieux représenter le « vrai » cinéma au festival.

 

Moins de films, plus de clarté. En premier lieu de ces changements, le nombre total de films a été réduit de 60 titres par rapport à l’an dernier. Moins de films au festival donc, mais davantage de champs pour les langages cinématographiques épurés. Il y a trois ans, dans une lettre ouverte, le monde du cinéma avait reproché à l’ancien directeur Dieter Koslik ses critères de sélection et exigé « un nouveau modèle moderne et épuré du festival ». C’est ce que proposent le nouveau duo de dirigeants.

Une autre étape a été franchie avec la suppression du "hors compétition". Ainsi, les films qui ne concourent pas mais représentent des événements importants sont désormais regroupés dans la section Berlinale Special, une collection originale de films glamour et populaires, comme un cadeau dédié au grand public. Dans ce cadre, vingt titres seront projetés dans trois des cinémas les plus prestigieux de la capitale allemande. Dans le même esprit, les séries ont désormais leur section propre. En revanche, aucun film produit par les plateformes de streaming n’a été sélectionné. "Nos critères sont d'ordre artistique" a déclaré Chatrian à ce sujet lors de la conférence de presse. "Il y a des projets qui représentent mieux le cinéma."

 

Les nouveaux concours. Le changement le plus important introduit par Chatrian cette année est Encounters, une nouvelle compétition qui devient un des événements les plus importants de Berlin. Avec cette initiative, le festival manifeste son soutien ferme au sérieux "cinéma d'auteur". Avec pour devise «La vie du cinéma sous toutes ses formes», l'idée de la Berlinale 2020 est d’ouvrir la voie aux œuvres innovantes dans lesquelles la forme intrigue autant que le contenu. Cette année, 15 titres du monde entier seront présentés.

Le jury de la compétition officielle de la Berlinale aura pour président l'acteur de cinéma et de théâtre Jeremy Irons. Il sera entouré de l'actrice Bérénice Bejo, de la productrice Bettina Brokemper, de la réalisatrice Annemarie Jacir, de la dramaturge et cinéaste Kenneth Lonergan, de l'acteur Luca Marinelli et du réalisateur Kleber Mendonça Filho. Seuls 18 films seront en lice pour les Ours d'or et d'argent 2020, dont 6 réalisés ou co-réalisés par des femmes. Parmi elles, Sally Potter, Kelly Reichardt et Eliza Hittman.

 

En compétition officielle. Parmi les titres figurant au concours officiel, Dau. Natasha suscite la curiosité. Le film fait partie d’un projet monumental du tandem russe Ilya Khrzhanovsky et Jekaterina Oertelfait, qui y a travaillé pendant 12 ans et dont l'histoire est la vie du physicien soviétique Lev Landau. Sa projection a été interdite l'année dernière en Russie en raison d’accusations de contenus pornographiques. Une version longue et non censurée du projet, Dau.Degenration, sera présentée à la Berlinale Special Gala.

Les réalisateurs allemands en compétition sont Christian Petzold et Burhan Qurbani. Petzold est l'un des cinéastes les plus en vue du cinéma contemporain allemand et le Berlin Alexanderplatz de Qurbani, basé sur le roman d'Alfred Döblin publié en 1929, est l'un des projets les plus attendus de cette année.

Côté français, on trouve en compétition Le sel des larmes, le nouvel opus de Philippe Garrel, un drame psychologique basé sur l’introspection d’un fils face aux rôle que son père occupe dans sa vie. Irradiés, de Rithy Pahn, réalisateur cambodgien résident en France, est le seul film documentaire du Concours Officiel. Il relate l’histoire d’un migrant, amoureux de son pays, qui se remémore les monstruosités de la guerre. There is no evil, du réalisateur iranien Mohammad Rasoulo, interdit de sortir de son pays, aborde lui le sujet douloureux des droits de l'homme.

 

Les programmes parallèles. Au delà du concours officiel, les autres sélections présentent un feu d’artifice d’œuvres cinématographiques originales. Dans les volets Forum et Forum Expanded, dédiés aux films à la vision esthétique audacieuse, seront présentés 35 titres. Quant à la sélection Panorama, qui rassemble les films politiques, elle présente les nouveaux projets de Guillaume Brac, de Sébastien Lifshitz et de Patric Chiha. C’est une des sections favorites des spectateurs, qui y attribuent le Prix du Public. S’ajoutent Generation, section orientée vers la jeunesse, et bien sûr la compétition des Courts métrages.

 

Le 70e Festival international du film de Berlin a lieu du 20 février au 1er mars 2020.

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