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« Campana », l’art prodigieux du Cirque Trottola

par Véronique Giraud
Titoune et Boniface, duo acrobatique du Cirque Trottola dans
Titoune et Boniface, duo acrobatique du Cirque Trottola dans "Campana", le dernier spectacle de la compagnie. © Philippe Laurencon
Arts vivants Cirque Publié le 13/12/2018
Depuis plus de quinze ans, les artistes du Cirque Trottola inventent une esthétique où la virtuosité des corps est magnifiée par des créations qui tiennent du prodige. "Campana", quatrième spectacle de la compagnie, est actuellement programmé sous un petit chapiteau installé dans la halle du CentQuatre Paris et partira pour une longue tournée dans toute la France.

Depuis plus de quinze ans, la compagnie Trotolla mène le cirque à un sommet de l’esthétique, autant dans sa virtuosité que dans sa forme spectaculaire. Assister à l’une de leurs représentations c’est pénétrer dans un monde singulier construit de toutes parts. De l’affiche, œuvre de la peintre et illustratrice Nathalie Novi, au costumes, créés par Anne Jonathan costumière de la compagnie du chorégraphe Jean-Claude Gallotta, en passant par la musique composée par pour un moment de magie. Chaque point est réglé avec une précision d’orfèvre. Rien n’a été cédé au hasard. On cherche la faille et on ne la trouve pas…

Pourtant rien de plus humain que le cirque. Et Titoune et Bonaventure, les deux artistes qui occupent la scène, le prouvent pendant l’heure et demie de Campana, spectacle actuellement programmé au CentQuatre Paris. Deux ? Non, ils sont des milliers, tant ils incarnent de personnages (et d’animaux), tant ils occupent l’espace, au-dessus et en dessous de la scène, devant nos yeux et dans nos têtes.

La corpulence bourrue de Bonaventure contraste drôlement avec la légèreté adolescente de Titoune. Leurs voix ne se chevauchent jamais, l’une puissante et éraillée, l’autre perchée et enfantine. Quand Bonaventure se déplace, chaloupant lourdement, Titoune frôle l’espace de sa fine petite taille. D’un tableau à l’autre, ils forment un duo plein d’humour et de poésie. A peine réel.

Les mécanismes propres à la magie du spectacle comptent beaucoup dans la réussite de Campana et contribuent à l’émerveillement du public. Les spectateurs assis sur les gradins du chapiteau, les yeux rivés sur la scène, ressentent de tous leurs sens qu’il se trame quelque chose, qu'un monde grouille sous le parquet circulaire. Au fil du spectacle en sortent des visages étonnés de se trouver là, s'en extrait une échelle, s'en échappent de la fumée, des voix souterraines, et même une immense cloche qui, après une savante installation, délivrera son carillon enchanteur.

Chacun ressent un dessous et un dessus, un dehors et un dedans, écoute une voix dire la poésie, interroger le monde, et deux musiciens diffuser les sons d'un cirque aux accents napolitains, est happé par les visages blancs qui percent l’obscurité et des corps élastiques qui défient les lois de l'apesanteur.

 

"Campana", création du cirque Trotolla. En piste : Titoune Krall et Bonaventure Gacon. Sous la piste : Jeanne Maigne. Aux instruments, Thomas Barrière et Bastien Pelenc. À la lumière : Joachim Gacon-Douard. Aux costumes : Anne Jonathan. Du 23 novembre au 15 décembre et du 18 au 22 décembre au Centquatre-Paris.

En tournée : les 6, 7, 9, 10 février à Istres (13) - Festivals Les élancés. Les 19, 20, 22, 23 février à Sète (34) - Théâtre Molière. Les 9, 10, 12, 13 mars à Elbeuf (76) - Festival Spring. Les 23, 24, 26 et 27 mars à Fleury (50) - Villes en Scène et Festival Spring.

 

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