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Les rendez-vous du CDN de Montpellier

par Véronique Giraud
Olivier Saccomano et Nathalie Garraud ont présenté le programme de leur 2ème saison à la tête du théâtre des Treize Vents. © Marc Ginot
Olivier Saccomano et Nathalie Garraud ont présenté le programme de leur 2ème saison à la tête du théâtre des Treize Vents. © Marc Ginot
Arts vivants Théâtre Publié le 13/09/2019
L’équipe du Théâtre des Treize vents fait sa rentrée et la saison 2019/2020, qui débute en octobre avec une création cosignée par Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, qui dirigent ensemble le CDN de Montpellier, promet de belles surprises.

Niché dans l’environnement champêtre du domaine de Grammont, le Centre dramatique national de Montpellier est dirigé depuis janvier 2018 par le duo composé par la metteure en scène Nathalie Garraud et l’auteur Olivier Saccomano. Leur gouvernance affiche un esprit de troupe, quatre des comédiens de leur compagnie du Zieu associée à la maison de la culture d’Amiens les ont d’ailleurs suivis pour être associés au projet. Et leur esprit collectif les mène, au-delà des espaces du théâtre des Treize vents, vers des partenariats avec les structures culturelles et associatives de la ville et de sa région pour se produire devant un public qui n’a parfois jamais franchi les portes d’un théâtre.

 

La beauté du geste. « Nous ouvrons le bal avec la création menée avec la troupe associée », annonce Nathalie lors de la présentation de la saison 2019/2020. La beauté du geste, présentée comme un cycle, le duo Garraud/Saccomano y travaille depuis 2015. Depuis ce moment où la France s’est retrouvée en état d’urgence après les attentats, une situation que le pays n’avait pas connue depuis le conflit avec l’Algérie. « Peut-être que ça nous mettait nous-même en état d’urgence, s’interroge la metteure en scène. Cela nous a poussé à nous demander ce que les artistes pouvaient produire de cet état d’urgence ». Cette impulsion les a conduits à se concentrer sur le rapport entre théâtre et État, et qu’ils ont voulu rendre visible avec les moyens du théâtre, se demandant ce que le théâtre peut inventer de ce moment historique, et avec l’envie d’un format long. La pièce, jouée en bi-frontal, sera créée le 3 octobre au théâtre des 13 Vents et devrait durer 2h30.

Entre la peur des attentats et la colère des gilets jaunes, les sentiments à l'égard de l’État, sa police et sa justice ont certes changé. Les manifestations de soutien et de reconnaissance pour les actions de protection contre le terrorisme islamique ont glissé depuis vers un mouvement de défiance et même d’agressivité envers ces mêmes corps d’État. Et si la question de la domination policière est venue nourrir les antagonismes, « L’actualité se fait dans les yeux des gens qui regardent », souligne Olivier Saccomano.

 

Au fil des mois. Les principes mis en œuvre au cours de la première saison du duo restent : le souci de la présence permanente des artistes sur le territoire, celle de la troupe théâtrale bien sûr mais aussi celle des artistes invités chaque mois qui restent pour un temps long. Outre la représentation dans la salle, les rendez-vous mensuels reprennent donc, composant un agenda fourni et varié pour le public : le Qui vive, confié à un metteur en scène invité, le séminaire d’Oliver Neveux, chercheur associé au CDN dont les conférences portent sur le lien entre théâtre et politique, la soirée Poésie !, où un poète est invité à lire ses œuvres et où le micro reste ouvert à d’autres poètes ou amoureux de la poésie. Il y a aussi l’itinérance d’une pièce présentée dans une dizaine de communes et différents lieux de la métropole et une autre dans les établissements scolaires, les studios libres destinés aux artistes de la région, le laboratoire des acteurs, enfin la troupe de comédiens amateurs dirigée par Nathalie.

 

Le mois d'octobre sera marqué par la création féminine. Outre La beauté du geste, mise en scène par Nathalie Garraud, une représentation de Le ciel commence au ras du sol sera donnée au théâtre des 13 Vents. C’est l’une des propositions de The Magdalena Project, réseau international de femmes artistes dont l’objet est de promouvoir la création féminine au théâtre, accueilli à Montpellier du 30 septembre au 12 octobre. Poésie ! invitera à écouter Sonia Chambretto, une voix nouvelle dont le dernier ouvrage paru s’intitule curieusement Polices !

Novembre sera 100% méditerranéen avec deux pièces des grecs Anestic Azas et Prodromos Tsinikoris, puis une comédie musicale du collectif Zoukak pour et avec lequel Nathalie Garraud collabore depuis plusieurs années à Beyrouth. Roberto Castello viendra de Rome pour mettre en scène un groupe de danseurs, et l’égyptien Abdullah Miniawy dira sa poésie dans une salle de La Mosson. En décembre, le vent de la création viendra du Portugal. Tiago Rodrigez, le directeur du théâtre national de Lisbonne, reprendra sa pièce Sopro et fera découvrir deux jeunes artistes portugaises dont il soutient la création. Les mois suivants, se succéderont Marie Lamachère, Jonathan Capdevielle. Mars sera consacré à la danse avec Mylène Benoit et Emmanuel Eggermont. En avril, Dieudonné Niangouna et Julien Guill remettront Shakespeare au goût du jour. Le premier, artiste associé au CDN, offrira une immersion d’extraits de ses textes avec sur le plateau de jeunes comédiens, le second s’est inspiré des héros des pièces vénitiennes pour en tirer un Procès dont tous les rôles sont joués par deux comédiennes. Enfin en mai, Irène Bonnaud donnera sa version d’un ultime projet que Pier Paolo Pasolini avait écrit en vue une collaboration avec l’immense comédien napolitain Eduardo De Filippo. Le projet n’aboutira pas, le cinéaste ayant été assassiné peu avant. Amitié, que propose Irène Bonnaud, fait revivre, à partir du montage d’un récit de cinéma et de scènes d’Eduardo De Filippo, l’atmosphère du théâtre ambulant, populaire, pauvre, mais parvenant au miracle du spectacle.

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