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Les Rencontres d’Arles, cinquante ans déjà

par Véronique Giraud
Ouka Leele, Peluquería, 1979. Cette image, renversée, est l'affiche du festival 2019 des Rencontres d'Arles. (Courtesy of the artist/SdP)
Ouka Leele, Peluquería, 1979. Cette image, renversée, est l'affiche du festival 2019 des Rencontres d'Arles. (Courtesy of the artist/SdP)
Arts visuels Photographie Publié le 20/06/2019
C’est la grande fête internationale de la photo à Arles où se fêtent cette année les 50 ans des Rencontres. Des centaines d’expositions, des débats, des prix, un salon du livre et une façon inédite de visiter les lieux les plus privés de la cité antique. Du 1er juillet au 22 septembre.

Il y a cinquante ans le photographe Lucien Clergue, l’écrivain Michel Tournier et l’historien Jean-Michel Rouquette créaient le festival de la photographie à Arles. Depuis, les éditions se sont succédé, et l’ampleur de la manifestation n’a cessé de croître jusqu’à prendre une dimension internationale. « Arles demeure le lieu où les carrières se lancent, l’endroit des découvertes ou des manifestes » explique son directeur Sam Stourdzé pour qui « la manière d’exposer la photographie est sans cesse remise en cause ». Muni du programme remis dans une des six billetteries du festival, on se laisse porter par la ville pour découvrir la centaine de photographes invités cette année.

Il y a bien sûr les images qui ont forgé l’histoire des Rencontres, contée en trois événements Happy Birthday ! et une séquence Relecture. Il y a aussi en bonne place les photographes de demain. Ceux-ci sont répartis en séquences, Mon corps est une arme, À la lisière, Habiter, L’autre photographie… De leur côté, les nouvelles esthétiques s’imposent, de Construire l’image, la plus conceptuelle, à la séquence Les plateformes du visible, la plus documentaire.

 

Tendances et nouveautés. Les Rencontres distinguent pour la première fois le travail des femmes dans l'univers de la photographie. Le prix Women in motion sera remis dans la soirée du 2 juillet au théâtre antique. Il est accompagné d’une dotation de 25 000 euros en acquisition d’œuvres de l'artiste lauréate pour la collection des Rencontres d’Arles.

Le salon Arles Books, qui réunit une soixantaine d’éditeurs français et étrangers, témoigne lui de la place considérable occupée par le livre photo.

La carte blanche de deux institutions prestigieuses, la Fondation arabe pour l’image (FAI) de Beyrouth et l’Opéra de Paris, permettra d'ouvrir une voie peu empruntée par la photographie et la pratique de l'image. Association indépendante créée à Beyrouth en 1997, la FAI explore, questionne et affronte de manière stimulante les réalités sociales et politiques complexes de notre époque. Une étude autour de son immense collection, liée au Moyen-Orient, à l'Afrique du Nord et à la diaspora arabe, investira le musée départemental Arles antique. L'Opéra de Paris, avec sa 3ème Scène, vise à promouvoir par le numérique les différentes formes de création offrant un regard inédit sur l’univers de la musique et de la danse, de l’Opéra, avec son patrimoine, ses métiers et l’architecture de ses lieux. Cette scène digitale donne carte blanche à des artistes de tous horizons, plasticiens, cinéastes, photographes, écrivains, dont la sélection 2019 aura pour cadre l'église Saint-Blaise.

 

Tous ces rendez-vous sont une façon agréable, partagée l’an dernier par 140 000 visiteurs, de découvrir la cité antique et de pénétrer dans ses lieux les plus privés, comme les anciennes papeteries de Trinquetaille ou un ancien garage rebaptisé Croisière. Mais également de dialoguer avec les photographes les plus en vogue, Martin Parr, Valérie Belin, Christian Lutz, Stacy Kranitz, Hanako Murakami, Maté Bartha, Lei Lei… Les Rencontres ont également leur Off avec 160 galeries éphémères. Toutes les expositions ont lieu du 1er juillet au 22 septembre.

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