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Hendrix des deux cotés du ciel

par Pierre Magnetto
Jimy Hendrix, Both sides of the sky, album posthume.
Jimy Hendrix, Both sides of the sky, album posthume.
Musique Rock-Pop Publié le 15/03/2018
Both sides of the sky, album posthume de Jimi Hendrix, vient de sortir. Des morceaux inédits que les fans apprécieront et l’occasion, pour les plus jeunes, de découvrir une page essentielle de l’histoire du rock, celle de la fin des années 1960.

L’industrie du disque réalise cette prouesse rare, que longtemps après que les musiciens ont disparu, de nouveaux albums circulent dans les rayonnages des disquaires avec des titres inédits. La sortie début mars de Both sides of the sky (Les deux cotés du ciel), album posthume de Jimi Hendrix quarante-sept après sa mort, en est l’illustration. Opération purement commerciale ? La carrière du chanteur et guitariste n’a duré que le temps de quatre printemps, avec entre 1967 et 1970 la sortie de trois albums studios (Are you experienced, Axis : bold in love, Electric Ladyland), et un enregistrement en public (Band of Gyptis), mais surtout des centaines de concerts de cette bête de scène considérée comme l’un des plus grand joueurs de guitare électrique de tous les temps. Musicien phénomène qui a révolutionné l’usage de la guitare en utilisant jusqu’à la limite de la saturation les effets larsen, en usant voire abusant des accessoires liés à son instrument comme le vibrato ou la pédale wah-wah.

 

Une discographie bien plus importante. Malgré une carrière éphémère ayant laissé une empreinte qui a marqué bien au-delà du monde du blues et du rock, la discographie de Jimi Hendrix est bien plus importante que ces quatre œuvres « officielles ». Des enregistrements « pirates » de ses concerts, la publication de coffrets, de compilations d’anthologies, avec parfois des morceaux inédits, ont alimenté une discographie bien plus importante. Les 13 morceaux qui composent le nouvel album ont été enregistrés en studio, entre 1968 et 1970, et sont issus d’un fonds d’archives ayant donné lieu à une trilogie constituée de Valleys of Neptune, 2010, de People, Hell and Angels en 2013 et donc, depuis peu, de Both sides of the sky.

 

Des morceaux inédits, des versions plus abouties. Le caractère inédit de la publication tient à la fois à des interprétations très différentes, plus abouties, de morceaux déjà édités que l’on peut comparer à d’anciennes versions, dont certaines étaient restées inachevées, mais aussi à la participation aux cotés du guitariste, d’autres artistes marquants de cette époque, tels Stephen Stills, guitariste du quatuor Crosby, Stills, Nash and Young, du guitariste Johnny Winter ou encore, de Lonnie Youngblood, saxophoniste et ancien compagnon de route. « Un album qui tient la route » (Télérama), un « opus rare » qui « se distingue, par la qualité incroyable de la production et par la richesse musicale qu’il propose » (Rolling Stone), l’accueil des critiques a plutôt été enthousiaste. Le travail de mixage à l'heure du numérique, de l’ingénieur du son Eddy Kramer, qui parmi ses références compte Jimi Hendrix, les groupes Led Zepelin ou Kiss, n’y est pas étranger.

 

L’époque des guitars-heroes. Le succès commercial sera-t-il pour autant au rendez-vous ? C’est à voir mais Both sides of the sky ravira les fans d’Hendrix. Il aura eu aussi le mérite de ressusciter une époque que le jeune public méconnaît. L’époque des guitars-heroes, dont le gaucher Hendrix, qui parfois jouait de son instrument avec les dents, est resté une figure emblématique. L’époque d’une génération d’artistes de rocks inspirés par la violence de leur temps, et impliqués. La version en guitare solo de l’hymne américain par Hendrix, s’achevant sous un tonnerre de percussions et de rifs violents figurant un bombardement, en pleine guerre du Vietnam, reste une image forte du festival de Woodstock auquel il a participé, bien que ne s’estimant pas spécialement hippie. C’est une époque aussi, marquée par l’usage abusif de substances illicites, durant laquelle s’est constitué Le club des 27, nom donné à un ensemble de rocks-stars qui avaient en commun de mourir à 27 ans : Brian Jones en 1969, Jimi Hendrix, Janis Joplin en 1970, Jim Morisson en 1971. De nouveaux membres ont adhéré depuis, Kurt Cobain du groupe Nirvana en 1994, Amy Winehouse en 2011, fâcheuse habitude ! Mais c’est aussi l‘époque où le cinéma s’est emparé des œuvres des chanteurs et des groupes de rock pour, lui aussi, jeter un regard sans complaisance sur l’Amérique. Dans son road moovie Easy rider en 1969, Denis Hopper utilisera If 6 Was 9 d'Hendrix pour sa bande son, comme le fera dix ans plus tard Francis Ford Coppola avec The End, des Doors, pour Apocalypse now. Des morceaux qui aujourd'hii se confondent avec ces oeuvres cinématographiques.

 

* Both sides of the sky, album posthume de Jimy Hendrix, Sony Lagacy

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