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Mot de passe oublié ?La bataille des télés contre les plateformes en ligne
Dans l’économie numérique, emprunter gratuitement les contenus pour ensuite exploiter les profils des internautes n’est pas une idée nouvelle. Commencer avec les informations, la pratique a connu un beau développement dans la fiction, films et séries. Les chaînes françaises, comme nombre de leurs consœurs outre hexagone, ont tout d’abord répondu à la demande des plateformes en ligne pour valoriser leur image et intensifier leur notoriété. Mais elles se sont rapidement rendu compte que les plateformes engrangeaient les données sur les spectateurs sans pour autant participer au financement des productions.
Le journal économique Les Echos et le média public Franceinfo ont décidé de lancer un festival d’un jour, le 22 novembre, dénommé Médias en Seine qui se propose de dessiner un panorama des « médias de demain ». Ouvert au public parisien à la Maison de la Radio, la manifestation permettait certes de visualiser plusieurs nouveaux outils et de visionner des formats de médias du futur. Mais elle s’est surtout distinguée par les tables rondes organisées autour de quatre thèmes dont Réinventer l’info à partir des révolutions technologiques, De nouveaux supports pour de nouveaux messages à partir des nouveaux usages publicitaires et des nouvelles monétisations. Le divertissement et le rôle des médias occupant les deux derniers thèmes.
Une plateforme commune aux chaînes françaises. Les dirigeants des chaînes françaises, notamment Gilles Pélisson de TF1 et Delphine Ernotte pour France Télévisions, ont ainsi indiqué combien la mise en ligne sur You Tube ou sur Netflix des productions de leurs entreprises bénéficiait surtout aux plateformes. Et sur plusieurs plans puisque les chaînes sont limitées en diffusion sur les jours de la semaine, sur l’espace de temps entre sortie en salle des films et programmations dans les grilles, mais aussi en publicité et en obligation de financement des productions. Et enfin en captation de données sur les utilisateurs, données utiles à l’élaboration des stratégies, et données monétisables.
Bref, la guerre semble prochaine, d’autant que les groupes TF1, M6 et France Télévisions qui, à eux trois, gèrent la majorité des chaînes de la TNT, ont déjà annoncé le projet commun Salto de plateforme en ligne doté de cinquante millions d'euros. Rien pourtant ne garantit que, dans cette guerre, l’avantage du spectateur, souvent entrainé dans des fictions, certes à bas prix mais redondantes, en échange de la captation de ses données, semble un enjeu bien représenté.
