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Le Cavalier Bleu, une aventure de l’avant-garde européenne

par Véronique Giraud
Franz MARC,  . Museo Thyssen- Bornemisza
Franz MARC, . Museo Thyssen- Bornemisza
Arts visuels Arts plastiques Publié le 08/03/2019
À la veille de la première guerre mondiale, les Allemands Franz Marc et August Macke ont libéré la couleur sur la toile jusqu’à l'abstraction, radicale. L’exposition Le Cavalier bleu, conçue par le musée de l’Orangerie, renvoie à la puissance d’une avant-garde qui s’est construite sur des liens esthétiques avec des artistes de France, de Russie…

L’exposition de l’Orangerie arrive-t-elle à point nommé en cette période de notre histoire ? À travers quelques œuvres cruciales de deux immenses artistes, Franz Marc (1880-1913) et August Macke (1887-1914), elle propose au visiteur de mieux percevoir l’évolution esthétique qui a guidé le mouvement Le Cavalier bleu (Der Blaue Reiter). Ce saut d’un siècle que nous propose Cécile Debray, la conservatrice du musée, nous ramène à l’Empire allemand de Guillaume II et à la veille de la seconde guerre mondiale, à laquelle les deux artistes ne survivront pas. Alors que leur empereur se prépare à la guerre, et que le parti social-démocrate remporte un tiers de votes lors des élections en 1912 au Reichstag, Marc et Macke ont de leur côté construit des liens profonds avec la France à travers des artistes tels Cézanne, Van Gogh, Gauguin, et manifestent un grand intérêt pour le fauvisme. L’exposition témoigne qu’en cette période charnière les échanges esthétiques font fi des rivalités nationalistes et se construisent à l’international. Tout naturellement, aux côtés des peintures et dessins des deux Allemands, s’interposent les œuvres de la française Sonia Delaunay, du russe Kandinsky, et du Suisse Paul Klee qui, tous deux, participeront activement aux prémices du Blaue Reiter à l’hiver 1911 à Munich. Les productions qui précèdent témoignent elles des influences, figurées par quelques toiles de Cézanne, de Matisse…

L’année cruciale pour le fugace mais déterminant mouvement artistique fut 1911, quant Marc et Macke créèrent avec Vassily Kandinsky l’Almanach du Blaue Reiter. Cette année marque un tournant radical dans l’expression de Franz Marc qui abandonne la peinture en plein-air et fait naître ses premiers chevaux bleus, tout droit nés de sa volonté que la couleur s’émancipe et guide la construction, jusqu’à s’abstraire du motif. La construction de l’affrontement des nationalismes en Europe, l’esthétique d'un rapport idéalisé entre l’homme et l'animal, sont autant de rapprochements qui s’offrent au visiteur un siècle plus tard.

 

Franz Marc / August Macke, L’aventure du Cavalier bleu, du 6 mars au 17 juin 2019 au musée de l’Orangerie, Paris.

 

 

 

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