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Le Louvre Lens invite le mystère d’Homère

par Véronique Giraud
Le poète et sa lyre, chantant les poèmes de l'Iliade et de l'Odyssée, introduisent l'exposition organisée au Louvre Lens autour d'Homère, du 27 mars au 22 juillet 2019. ©Giraud/NAJA
Le poète et sa lyre, chantant les poèmes de l'Iliade et de l'Odyssée, introduisent l'exposition organisée au Louvre Lens autour d'Homère, du 27 mars au 22 juillet 2019. ©Giraud/NAJA
Parmi les multiples bustes représentant Homère, au premier plan, un portrait en marbre d'Homère aveugle (Rome-Italie), 2e siècle après J.-C., d'après un original daté vers 150 av. J.-C. Collection du Louvre. ©Giraud/NAJA
Parmi les multiples bustes représentant Homère, au premier plan, un portrait en marbre d'Homère aveugle (Rome-Italie), 2e siècle après J.-C., d'après un original daté vers 150 av. J.-C. Collection du Louvre. ©Giraud/NAJA
Ostracon inscrit des premiers vers de l'Iliade. Vers 580-640, encre sur calcaire. Thèbes (Égypte). ©Giraud/NAJA
Ostracon inscrit des premiers vers de l'Iliade. Vers 580-640, encre sur calcaire. Thèbes (Égypte). ©Giraud/NAJA
Ulysse et les sirènes, 1er siècle av. J.-C., plaque architecturale en argile. ©Giraud/NAJA
Ulysse et les sirènes, 1er siècle av. J.-C., plaque architecturale en argile. ©Giraud/NAJA
Livre Poésie Publié le 02/04/2019
Le Louvre Lens consacre à Homère une exposition qui témoigne de la richesse des mondes de l'épopée, et de son influence sur le fondement de toute la culture occidentale. Sculptures, objets, tableaux illustrent la naissance mystérieuse d'un texte et le formidable écho qu'il a projeté sur les sociétés. Du 27 mars au 22 juillet.

L’Iliade et l’Odyssée d’Homère est peut-être, avec l’ancien Testament, le texte imitation le plus connu au monde. Comme de Jésus, d’Homère on sait peu de choses. Le long récit dont sa figure est la source fait l’objet de nombreuses études, jusqu’à aujourd’hui. Le musée du Louvre Lens invite pendant quelques mois le public à se pencher sur les diverses représentations dont les artistes ont donné corps à Homère, à la façon dont le texte est parvenu jusqu’à nous, puis à pénétrer au cœur de l’épopée d’Ulysse. Les amoureux d’Homère se sont eux-mêmes engagés dans une quête de la vraisemblance que le scepticisme du XIXe siècle mettait en péril. Un riche anglais est allé jusqu’à financer les recherches en vue d'exhumer la ville de Troie. Autant d’aventures réelles ou spirituelles, autant d’objets et de bijoux ressemblant à ceux décrits, autant d’œuvres d’art inspirées des scènes et des grandes figures du poème épique, autant de littératures ressuscitant le mythe, autant de bustes d’Homère inondant le monde, pour rendre crédible son existence, inventant la mémoire d’un auteur dont le mystère nourrit la curiosité.

Ce que le Louvre Lens donne à voir, en la théâtralisant dans son écrin immaculé, c’est la puissance de l’écho du mythe d’Homère. En témoignent les nombreuses créations d’artistes qui ont tenté de rendre visibles, et crédibles, un texte grouillant de monstres et de dieux, d’héroïsme et de ruse, d’aventures et de poésie, et son auteur. Depuis les immenses statues des dieux et déesses, d’Homère lui-même. Alors qu’il n’est nulle part nommé en tant qu’auteur, il apparaît avec la lyre du poète, aveugle, barbu, souvent vieux. Les figures du glorieux guerrier Achille « aux pieds légers » et son compagnon Patrocle, de Priam, dernier roi de Troie, de son fils Hector, protégé d’Apollon. Les figures féminines sont aussi célébrées par les beaux-arts : la sage Pénélope symbolise à elle seule l’attente du retour d’Ulysse, tandis que la belle Nausicaa, la « merveilleuse » Circé et le chant des sirènes sont autant de tentatives pour faire succomber le héros d’Ithaque. Des scènes sont restées célèbres, souvent représentées, à l’instar de la guerre de Troie, ou de l’enlèvement d’Hélène, fille de Zeus, par le prince de Troie Pâris, autre fils de Priam, ou encore du massacre final des prétendants. Les monstres aussi sont peints et sculptés. Le peu d’indications du poème rend délicate à l’artiste la représentation du plus fameux, le cyclope, qui apparaît diversement.

Les prêts du musée mère et d’autres collections traversent les époques, confrontent les points de vue qui ont agité les sociétés face à la réception d’un tel récit. Le riche parcours est résumé par une phrase qui marque la fin de l’exposition : « Toutes ces choses n’existent pas, mais elles durent encore ».

 

Homère, exposition du 27 mars au 22 juillet au Louvre Lens. Tous les dimanches, de 16h à 17h, le public est invité à venir écouter au musée l'intégrale de l'Iliade et l'Odyssée interprétée par le comédien Damien Olivier.

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