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Mot de passe oublié ?Les Salins de Martigues, l’art vivant en partage
Depuis qu’il est à la tête du théâtre des Salins de Martigues, Gilles Bouckaert a une obsession : faire venir les jeunes parents qui, pour la plupart, se sentent contraints de faire l’impasse sur les sorties. C’est pour eux et leurs enfants que sont programmés les spectacles « en famille ». Posé sur une berge de la Venise provençale, le grand paquebot de culture est souvent comble, mais ce que veut son directeur c’est que personne ne reste sur le quai. Et l’acharnement paie.
Les trois premiers spectacles offerts. Après l’année singulière que fut 2020, le besoin de retrouvailles et de découvertes est plus fort que jamais. Alors à Martigues tout est mis en place pour que le théâtre séduise même les plus rétifs. Avec une programmation variée et exigeante, et avec un argument financier de poids. En effet, cette année trois spectacles pour la période du 5 octobre au 17 décembre 2021 seront offerts, sans condition, les spectateurs ne paieront qu’à partir du quatrième. De quoi conquérir les récalcitrants, d’autant que la municipalité a décidé de prendre en charge le prix des places des élèves, âgés de 2 à 12 ans, de toutes les écoles de la ville lors des séances scolaires.
Depuis quelques années, les Salins et les théâtres des villes proches se concertent pour composer leur saison et inciter les habitants à voyager d’un établissement à un autre. « Pour découvrir d’autres spectacles et s’enrichir d’autres atmosphères que celle de leur théâtre habituel » commente Gille Bouckaert. L’initiative, baptisée Le Train Bleu, relie les théâtres d’Ensuès-la-Redonne, Port-de-Bouc, Istres, Miramas et, à Marseille, le théâtre de la Minoterie et Le Pic.
Voyage de scènes en scènes, mais aussi grand voyage immobile avec la venue à Martigues de grands noms du théâtre en France, les metteurs en scène Thomas Jolly et David Bobée, le comédien Philippe Torreton, et dans le monde, à l'instar du metteur en scène grec Papaiannou, du chorégraphe serbe Josef Nadj, du cirque acrobatique de Tanger ou encore de Tiago Rodriguez, directeur du théâtre de Lisbonne et nommé cette année à la direction du Festival d'Avignon. De l'ultra sensible de Jan Lawrens au délire potache de la compagnie Les chiens de Navarre, les registres se suivent sans se ressembler. « La culture fait voyager, avec les compagnies étrangères comme à travers les interrogations du quotidien que le théâtre met sur scène » constate Gilles Bouckaert. Dans cet esprit, il arrive de plus en plus au théâtre des Salins de s’évader pour aller donner en plein air ses spectacles et sa très attendue fête d’ouverture. Une façon aussi d’aller au-devant de ceux qui n'ont jamais franchi la porte d'un théâtre.
