espace abonné Mot de passe oublié ?

Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous

Mot de passe oublié ?
ACCUEIL > Événement > L’hommage de Jan Fabre au Congo belge

L’hommage de Jan Fabre au Congo belge

par Véronique Giraud
The Pot Calls the Kettle Black, 2012 - Elytres de coléoptères sur bois 
227,5 x 173 cm DR
The Pot Calls the Kettle Black, 2012 - Elytres de coléoptères sur bois 227,5 x 173 cm DR
Divine Fertility, 2015 - Mélange d'élytres de coléoptère, polymères et oiseau empaillé 
126 x 37 x 67 cm. DR
Divine Fertility, 2015 - Mélange d'élytres de coléoptère, polymères et oiseau empaillé 126 x 37 x 67 cm. DR
The Plundering herald of Life and Death, 2015 - The Plundering herald of Life and Death  - 100 x 18 x 23 cm. DR
The Plundering herald of Life and Death, 2015 - The Plundering herald of Life and Death - 100 x 18 x 23 cm. DR
Amaat Vyncke, 2011 - Elytres de coléoptères sur bois 227,5 x 173 cm. DR
Amaat Vyncke, 2011 - Elytres de coléoptères sur bois 227,5 x 173 cm. DR
Arts visuels Arts plastiques Publié le 08/03/2015
Jan Fabre a conçu à sa manière, critique et allégorique, un "Hommage au Congo belge". S'appuyant sur les images de la propagande coloniale et sur l'art de Jérôme Bosch, ses mosaïques, composées d'élytres de scarabée, sont présentées à Paris pour la première fois à la galerie Templon.

Jan Fabre a l'art de créer là où ça dérange.  Ses séries Hommage au Congo belge et Hommage à Jérôme Bosch au Congo sont les fruits d’un processus artistique qui s’est étendu de 2010 à 2013. Un ensemble de mosaïques issu de ces deux séries est présenté du 28 février au 11 avril 2015 à la galerie Daniel Templon à Paris.

En 2010, à l'occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Congo, Jan Fabre décide de s’attaquer au passé colonial de son pays. Utilisant l’un de ses matériaux de prédilection, les élytres de scarabées, l’artiste ouvre un nouveau chapitre de son parcours. Le matériau iridescent de ses grands tableaux en scarabées offre une vision continuellement changeante, prenant toutes les graduations de l’ombre à la lumière, évoquant la splendeur des mosaïques. Jan Fabre y modèle des reliefs, équivalent des empâtements de la peinture. A distance du tableau, le spectateur retrouve deux sources iconographiques : celle du Congo belge à la fin du XIXème siècle et celle des visions du peintre néerlandais Jérôme Bosch (1450-1516).

Pour réaliser ce portrait critique, Jan Fabre s’appuie sur les images de propagande d’un Congo made in Belgium annexé aussi bien physiquement que visuellement. Il en convoque les symboles et les protagonistes : politiques (Léopold II, Baudouin Ier), dignitaires religieux, victimes de l’exploitation. Il invite également son prédécesseur Jérôme Bosch, qui le fascine par sa créativité superlative et la puissance de ses images. S’inspirant des scènes du Jardin des délices, Jan Fabre les réinterprète en allégories de l’injustice, de la cruauté et de l’indifférence.

 

Né en 1958 à Anvers, Jan Fabre est internationalement reconnu pour son œuvre d’homme de théâtre, de plasticien et d’auteur. Depuis la fin des années 1970, il a réalisé une trentaine de pièces radicales mêlant danse et théâtre comme Je suis sang (2000) ou L’Orgie de la tolérance(2009) et parfois opéra, comme le récent The Tragedy of a Friendship (2013). Ses sculptures, modèles et installations revisitent ses thèmes obsessionnels - la métamorphose, le dialogue entre art et sciences. Après avoir été l'invité du Musée du Louvre en 2008, il sera, en septembre 2016, le premier artiste contemporain à exposer au musée de l’Ermitage à St-Petersbourg.

Partager sur
Fermer