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Mot de passe oublié ?Jan Fabre a l'art de créer là où ça dérange. Ses séries Hommage au Congo belge et Hommage à Jérôme Bosch au Congo sont les fruits d’un processus artistique qui s’est étendu de 2010 à 2013. Un ensemble de mosaïques issu de ces deux séries est présenté du 28 février au 11 avril 2015 à la galerie Daniel Templon à Paris.
En 2010, à l'occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Congo, Jan Fabre décide de s’attaquer au passé colonial de son pays. Utilisant l’un de ses matériaux de prédilection, les élytres de scarabées, l’artiste ouvre un nouveau chapitre de son parcours. Le matériau iridescent de ses grands tableaux en scarabées offre une vision continuellement changeante, prenant toutes les graduations de l’ombre à la lumière, évoquant la splendeur des mosaïques. Jan Fabre y modèle des reliefs, équivalent des empâtements de la peinture. A distance du tableau, le spectateur retrouve deux sources iconographiques : celle du Congo belge à la fin du XIXème siècle et celle des visions du peintre néerlandais Jérôme Bosch (1450-1516).
Pour réaliser ce portrait critique, Jan Fabre s’appuie sur les images de propagande d’un Congo made in Belgium annexé aussi bien physiquement que visuellement. Il en convoque les symboles et les protagonistes : politiques (Léopold II, Baudouin Ier), dignitaires religieux, victimes de l’exploitation. Il invite également son prédécesseur Jérôme Bosch, qui le fascine par sa créativité superlative et la puissance de ses images. S’inspirant des scènes du Jardin des délices, Jan Fabre les réinterprète en allégories de l’injustice, de la cruauté et de l’indifférence.
Né en 1958 à Anvers, Jan Fabre est internationalement reconnu pour son œuvre d’homme de théâtre, de plasticien et d’auteur. Depuis la fin des années 1970, il a réalisé une trentaine de pièces radicales mêlant danse et théâtre comme Je suis sang (2000) ou L’Orgie de la tolérance(2009) et parfois opéra, comme le récent The Tragedy of a Friendship (2013). Ses sculptures, modèles et installations revisitent ses thèmes obsessionnels - la métamorphose, le dialogue entre art et sciences. Après avoir été l'invité du Musée du Louvre en 2008, il sera, en septembre 2016, le premier artiste contemporain à exposer au musée de l’Ermitage à St-Petersbourg.