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Manger nourrit aussi les artistes

par Pierre Magnetto
Taylor Yocom, la nourriture pour questionner le rôle des femmes dans la société.DR
Taylor Yocom, la nourriture pour questionner le rôle des femmes dans la société.DR
Suki Valentine, Empty Plate.DR
Suki Valentine, Empty Plate.DR
Mebmane, photographe algérienne, propose  une réflexion sur la consommation.DR
Mebmane, photographe algérienne, propose une réflexion sur la consommation.DR
Éric Defoër, la faune et la flore tiennent une place importante dans l’oeuvre de l’artiste.DR
Éric Defoër, la faune et la flore tiennent une place importante dans l’oeuvre de l’artiste.DR
Déborah Sfez, Eating Cheese.DR
Déborah Sfez, Eating Cheese.DR
Arts visuels Arts plastiques Publié le 06/12/2018
Qu’inspire l’acte de manger aux artistes ? Douze d’entre eux apportent leur propre interprétation artistique de cet acte vital dans « Manger », exposition proposée jusqu’au 12 janvier à la galerie Mémoire de l’avenir à Paris. Leurs questionnements touchent tout autant aux comportements alimentaires, qu’à la biodiversité, la diversité culinaire, la consommation ou les rapports sociaux.

A l’approche des fêtes de fin d’année, proposer une exposition d’art sur l’acte de manger semble presque aller de soi. Mais pour la galerie Mémoire de l’avenir qui propose  Manger, justement, jusqu’au 12 janvier, ce ne sont pas vraiment les arts culinaires à proprement parler ni les grands chefs étoilés, artistes s’il en est, qui ont été conviés. Ni même les produits nobles du terroir dont les français sont si fiers. L’équipe emmenée par Margalit Berriet a réuni douze artistes s’exprimant par le biais de la photographie, de la vidéo, du dessin, de l’installation pour évoquer cette thématique à travers leur propre sensibilité, leur rapport à la nourriture, la symbolique ou les problématiques sociologiques ou sociétales qu’elles peuvent revêtir à leurs yeux, les rituels autour de la cuisine et du repas, la protection de l’environnement et de la ressource...

L’enjeu de multiples batailles. Ici, les formules bien connues du genre « dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es », « manger pour vivre ou vivre pour manger ? », « manger comme un ogre »…, perdent un peu de leur substance ou alors, pour reprendre un terme cher aux grands chefs, elles sont « sublimées » à travers des questionnements complexes comme seul l’art sait les aborder. « Manger est l’enjeu de multiples batailles : écologique, de santé publique, éthique, économique, de ressources entre continents, pays et individus, de communication, un enjeu également d’égalité au sein de l’espace domestique... car ce que nous mangeons possède à la fois des valeurs nutritives, mais aussi symboliques, morales ou politiques », commente Marie-Cécile Berdaguer, la responsable de la programmation culturelle de la galerie.

De la biodiversité à la diversité des cultures culinaires. Dans sa vidéo, Eating cheese, Déborah Sfez montre une jeune femme dévorant à un rythme saccadé et rapide une assiette de fromage blanc. Une manière de stigmatiser les modes de consommation, parfois boulimiques, mécaniques, trop riches, qui ont trop tendance à s’imposer aujourd’hui. Avec le projet Empty Plate, la sculptrice américaine Suki Valentine soulève cet antagonisme entre les penchants naturellement gourmands de l’être humain et l’impact d’un excès de gourmandise sur la santé, le corps, sur le psychisme de certains individus. Parmi ses diverses approches, le peintre et dessinateur Eric Defoër aime à confronter l’appétit humain aux atteintes à la biodiversité. A travers ses vidéos de bancs de poissons d’espèces semblables filmés dans la mer des Caraïbes et dans l’océan Indien, Janavi M Folmsbee s’intéresse à la fois à l’uniformisation des goûts alimentaires sur la planète et par contre coup, à la diversité des cultures culinaires.

Le vernis du design culinaire. Douze artistes, donc , au total, avec en prime, le soir du vernissage vendredi 7 décembre, une performance confiée à la food artist et designer culinaire Alexandra Roudière, diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris - Cergy et d’un post diplôme de Design Culinaire à l’ESAD de Reims. L’artiste a collaboré à plusieurs reprises avec Mémoire de l’avenir mais travaille aussi avec le Cenquatre à Paris, La friche Belle de Mai à Marseille, le Centre national de la danse à Pantin ou encore le Musée Maillol pour des installations et des performances culinaires. Mais pour ce spectacle-là, il faut être présent au vernissage.

Manger, du 7 décembre au 12 janvier (artistes : Sylvie Anahori, Eric Defoër,
Tal Waldman - Talva d, Catherine Gil Alcala, Janavi M Folmsbee, MebMane,
Monica Montes, Myriam Schmaus, Déborah Sfez,
Suki Valentine, Isabelle Terrisse, Taylor Yocom), galerie Mémoire de l’avenir, 45-47 rue Ramponeau, Paris 20e.

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