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Mot de passe oublié ?Cela commence par l’image d’un jeune adolescente en pleurs mais déterminée. Une survivante de la tuerie de Parkland en Floride, qui a fait 17 victimes le 14 février dernier. Emma Gonzalez a dit sa colère, notamment envers les élus dont les campagnes sont subventionnées par la puissante NRA (National Rifle Association). C’est ceux que les commentateurs américains appellent le « name and shame » (nommer et dénoncer la honte) que les générations précédentes n’osaient pas faire. Les lycéens de Parkland ont ainsi mis sur les réseaux sociaux les sommes reçues par chaque élu, nominativement cité, de la part de la NRA.
Le énième dans un établissement scolaire : 13 morts au lycée de Columbia en 1999, 32 morts à l’université de Viriginie en 2007, 27 morts dans l’école primaire de Sandy Hock
La détermination d’Emma Gonzalez et de ses camarades n’a pas faibli. Après avoir lancé #nerveragain, ils ont obtenu de l’État de Floride une loi, votée dans un temps record de trois semaines. Elle paraît encore ridicule en Europe, mais interdire l’achat d’armes au moins de 21 ans et vérifier les antécédents de l’acquéreur est déjà une victoire face à la NRA qui avait obtenu en Floride une liberté quasi totale sur la vente d’armes à feu. Les élus, à majorité Républicains en ont cependant profité pour acter la proposition de Donald Trump et de la NRA d’armer les professeurs dans les établissements.
#nerveragain n’en a pas moins continuer à rallier au mouvement des millions de jeunes du pays. Cette mobilisation sans précédent a fait boule de neige au point que samedi 24 mars, à Washington, un demi millions d’américains sont allés manifester pour exiger du congrès le contrôle des ventes d’armes à feu. Des manifestations ont également eu lieu ce jour-là dans tout le pays, et particulièrement dans les établissements scolaires.
Les réseaux sociaux ont donc une fois de plus fonctionné à plein face au silence des élus, qui avancent de faibles mesures déjà proposées par la NRA, et des principaux médias. Hors des organisations, hors des partis politiques, le mouvement a également bénéficié d’images chocs. Emma Gonzalez sur les télévisions. Mais aussi les caricatures, dont la plus cinglante signée par Colleen O'Hara, reprise en affiche par les manifestants. Donald Trump, qui cultive son look d’ancien animateur de télé-réalité, vit là le revers de la médaille.