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Montpellier, une métropole toujours plus numérique

par Véronique Giraud
Projet de la Halle Cité créative de Montpellier, conçue comme un tiers-lieu. Vie intérieure. DR
Projet de la Halle Cité créative de Montpellier, conçue comme un tiers-lieu. Vie intérieure. DR
Arts visuels Numérique Publié le 03/04/2018
Depuis sa création le 1er janvier 2015, Montpellier Méditerranée Métropole poursuit son développement économique à travers le levier du numérique. Deux initiatives en témoignent : un accompagnement performant des entreprises innovantes de son territoire et la création prochaine à Montpellier d’une Cité Créative, un cluster dédié aux industries culturelles et créatives.

Actuellement, 140 créateurs de jeunes entreprises innovantes sont accompagnés par le BIC (Business Innovation Center) de la métropole montpelliéraine. Les secteurs dominants y sont le numérique et la santé. Aux deux sites d’incubation, Cap Alpha et Cap Oméga, qui les accueillent, s’ajoutent le MIBI, hôtel d’entreprises ciblant l’international, et plusieurs plateaux de l’ancien Hôtel de Ville. Mais l’espace commence à manquer. « Nous allons lancer la création de la Halle sur le grand quartier Cambacérès, qui doit être la vitrine de Montpellier du XX1e siècle. La culture, la santé, le numérique, la proximité des entreprises, des universités et des grandes écoles, c’est cela l’ADN de la ville ", affirme le maire et président de la métropole montpelliéraine Philippe Saurel.
Créé en 1987, le BIC a accompagné 670 entreprises innovantes, créatrices de 4 400 emplois directs. Les deux tiers œuvrent dans le numérique. Parmi les "pépites", citons Aquafadas et Intrasense, ou encore Oceasoft, Awox ou Medtech. Le taux de pérennité des start-up du BIC se situe à 90% à 3 ans (71% au national) et 79% à 5 ans (51% au national).

 

Dans le Top 10 mondial. Le palmarès 2017-2018 des meilleurs incubateurs mondiaux « collaborant avec une ou plusieurs universités » vient de positionner le BIC à la deuxième place. Un signal fort pour la métropole. Ce palmarès, établi par l’organisme d’études World Benchmark Study et édité par l’organisation UBI Global, résulte d’une étude de 259 programmes d’incubation sélectionnés dans 53 pays, ils sont répartis en quatre catégories. L’une d’elles, « collaborant avec une ou plusieurs universités », a distingué à la première place l’irlandais Guiness Enterprise Center. Le BIC de Montpellier Méditerranée Métropole est suivi par la Shell Iniciativa Jovem, basée à Rio de Janeiro (Brésil), puis par le catalan Peninsula (Espagne). Parmi les 21 critères pris en compte par l’organisation, les accès aux financements et au "réseau", le niveau de sélection, le nombre d’entreprises accompagnées, les emplois créés, le chiffre d’affaires généré ou encore les fonds levés, le taux de survie à 5 ans...

 

Vers une Cité Créative. L’autre grand chantier économique porté par la métropole verra le jour en 2020. Circonscrit à l’immense site de l’ancienne École d’Application d’Infanterie (EAI), propriété de la Ville de Montpellier depuis 2011, le nouveau quartier accueillera la « Cité Créative », où cohabiteront logements et activité économique. Un campus créatif de 16 000 m² regroupera quatre écoles, dont l’ESMA (Ecole des métiers artistiques),l’ETPA, CineCréatis et l’IPESAA. Des bâtiments seront proposés aux entreprises. Confortant le positionnement fort du numérique dans la métropole, ce cluster dédié aux industries culturelles et créatives comprend formation, entreprises leader, PME, start-up, lieu d’animation, et… Tiers-Lieux.

« Le Tiers-lieu sera le premier projet à prendre place au sein de la Cité Créative dans un esprit de friche urbaine, entre structures pérennes et architecture éphémère, annonce Philippe Saurel. Ce Tiers-lieu, alliant à la fois les échanges, le social, le culturel et le créatif permettra de réinventer de nouvelles méthodes de travail et de nouveaux modes d’accompagnement, en lien notamment avec les valeurs de l’économie sociale et solidaire. » L’entité Tiers-Lieux a été présentée en juin dernier par Sébastien Paule, co-fondateur et gérant d’Illusion & Macadam. À cette coopérative de trente-cinq salariés et cinquante-cinq associés, la métropole a concédé pour onze ans une ancienne halle de 4000 m2 située sur l’ancienne EAI. Illusion & Macadam, qui œuvre depuis seize ans à l’accompagnement administratif et de production de la filière artistique et culturelle, a mis au point des champs de réflexion et de pratique des nouveaux usages culturels et économiques à l’échelle du territoire. C’est cette expertise qui sera mise à profit de quelque 200 professionnels des industries culturelles du site « pour travailler, entreprendre, et vivre autrement ». Ces entreprises regroupent la création, la production et la commercialisation de contenus créatifs (les arts visuels, le spectacle vivant, la musique, le livre, la presse, la télévision, le cinéma, la communication, les jeux vidéo, la radio, ainsi que la mode, le design, l’artisanat d’art…).​
Un écosystème connecté et créatif. Dans l’ancienne halle mécanique, construite en 1913, les équipes d’Illusion & Macadam organiseront un espace inspiré des tiers-lieux et répondant aux nouveaux usages et rapports au travail des entrepreneurs. Ce futur écosystème doit permettre à chaque résident de travailler, entreprendre et vivre autrement dans un lieu connecté, mutualisé, créatif et inspirant. « Illusion & macadam crée une société ad hoc pour porter le projet qui remboursera les 0,6 million d’euros que la Serm engage en travaux de mise aux normes et 1,4 million d’euros qu’elle va emprunter, sans doute à la Caisse des dépôts, le Comptoir de l’innovation, l’Airdie et Socoden », expliquait Sébastien Paule le 27 mars dernier dans Touleco. Sous son immense charpente métallique, la halle créative doit voir le jour fin 2018.

 

Quand l’architecture articule les nouveaux usages. Les nouveaux usages sont au cœur des préoccupations de l’équipe d’architectes et scénographes choisie pour concevoir le projet de la halle créative, première réalisation de la future Cité Créative. « L’architecture modulable et évolutive proposée pour cette friche entrepreneuriale articule des espaces de bureaux, de réunion, de convivialité qui intègrent la possibilité de nombreuses mutations tout en insufflant une dynamique et une manière plus active et collective d’envisager le travail.», explique l’architecte Renata Aviani qui, avec Christophe Goutes et Adrien Revel, réalise le projet. La halle ne sera bien sûr pas imaginée comme un objet d’architecture mais pensée avec et pour ceux qui occuperont ce lieu inédit de rencontres avec le public, d’hébergement des entreprises et des acteurs de l’innovation.

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