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Mot de passe oublié ?Les jeunes lisent moins, le numérique capte toutes les générations
En un demi-siècle, les six études menées par le ministère de la Culture sur les pratiques culturelles des Françaises et des Français dressent un tableau complet et évolutif de la « consommation » culturelle. Première constatation, les pratiques culturelles ont largement crû : « En cinquante ans, la culture a pris une place croissante dans le quotidien des Français, en particulier l’écoute de musique et les pratiques audiovisuelles, et en une décennie, les pratiques culturelles numériques se sont considérablement développées » notent Philippe Lombardo et Loup Wolff, les deux auteurs de l’enquête, qui ajoutent que « les pratiques de sortie dans les équipements culturels se sont développées, sous l’effet d’une plus forte fréquentation des plus de 40 ans ».
Six grandes tendances se dégagent de l’étude. D’abord « une place croissante de la culture dans le quotidien des Français », avec une mention spéciale pour l’audiovisuel malgré une baisse chez les moins de 35 ans. Ensuite, sans surprise, « l’essor considérable, en dix ans, des pratiques culturelles numériques » qui touchent toutes les générations sauf les plus âgées, pour l’écoute de la musique, la consultation des vidéos et des réseaux sociaux et les jeux vidéo. L’enquête révèle un renversement notable sur le livre. Si la lecture d’au moins un livre par an est actée chez 84% des sexagénaires, elle ne concerne que 58% dans la génération née entre 1995 et 2004. L’étude de 1973 montrait que les jeunes lisaient deux fois plus que les plus âgés. Aujourd’hui c’est quasiment l’inverse. Ceux qui lisaient continuent à lire, mais n’ont pas été remplacés par de plus jeunes.
Réduction territoriale et sociale des écarts de pratique. « Des Français plus nombreux à fréquenter les lieux culturels, surtout après 40 ans » : cela confirme la grande appétence pour les musées, théâtres, salles de concerts, centres d’art… que toutes les statistiques confirment. Cependant « si la danse et le théâtre sont attractifs pour le jeune public, le spectacle vivant peine en particulier à attirer les 25-39 ans ».
Autre constatation d’importance, « la réduction de certains écarts territoriaux et, dans certains cas, sociaux ». Pour les deux auteurs, « la massification de certaines pratiques, notamment audiovisuelles, numériques ou encore cinématographiques, va de pair avec une réduction notable des écarts de pratiques qui pouvaient exister entre les populations des grandes villes et celles des milieux ruraux ou encore entre les milieux sociaux ». Les écarts restent néanmoins encore importants selon les diplômes et les catégories socioprofessionnelles.
L’étude note enfin « la singularité culturelle des générations récentes » et « le déclin de pratiques associées à la génération du baby-boom » qui se traduit par une culture du « tout numérique » au détriment de la pratique culturelle dite « patrimoniale ».
