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Panormos, un institut franco-allemand à Palerme

par Véronique Giraud
L’Institut français Italia et le Goethe-Institut font cause commune à Palerme. © Rivaud / Naja
L’Institut français Italia et le Goethe-Institut font cause commune à Palerme. © Rivaud / Naja
Hors-Champs Institution Publié le 28/08/2021
En juin dernier fut inauguré le premier Institut franco-allemand Kultur Ensemble, prévu par le traité d’Aix-la-Chapelle de 2019. Fruit de la collaboration entre l’Institut français Italia et le Goethe-Institut, il s'est ouvert à Palerme.

L’Atelier Panormos est situé au fond de la tranquille Via Paolo Gili, où est déjà installée la zone des Cantieri Culturali alla Zisa, ancienne friche industrielle transformée en citadelle de la culture (lire article). C’est en effet en lieu et place de l’usine de la famille franco-sicilienne Ducrot fabriquant au début du XXe siècle du mobilier conçu pour les navires de croisière. La première guerre mondiale mit fin aux chantiers navals, les bombardements de la seconde détruisirent la majeure partie des bâtiments modernistes, condamnant l’espace pendant plus de cinquante ans. En 1995, le maire Leoluco Orlando décida de rénover les anciens chantiers pour y créer une cité de la culture. L’ancienne friche a retrouvé vie sous plusieurs formes : une jeune génération d’artistes y étudie, un cinéma Le Seta a été ouvert en 2012, et le Centre International de la Photographie a été créé en 2017 par la photographe palermitaine Letizia Battaglia. L’Institut Français et le Goethe Institut complètent aujourd’hui ce riche ensemble.

« La résidence d’artistes Atelier Panormos-la Bottega marque l’Acte I de Kultur-Ensemble » a rappelé le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne lors de l’inauguration. « C’est un message européen très fort que trois pays fondateurs de l’Europe politique lancent aujourd’hui à Palerme. Avec cette résidence, nous voulons accompagner une nouvelle génération d’artistes, profondément européenne. » Depuis juin 2021, douze jeunes artistes de France et d’Allemagne sont ainsi logés à Palerme et dans les résidences associées en Italie.

 

Le choix de Palerme. Le projet Atelier Palermos est accompagné par deux grandes figures de l’art contemporain international : Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, et Andrea Lissoni, directeur artistique de la Haus der Kunst de Munich. Elles ont choisi les six artistes. Le premier duo, composé de Juliette Minchin et de Caner Teker, inaugure ce mois-ci le programme de résidence également soutenu par l’OFAJ/DFJW, l’Office franco-allemand pour la jeunesse.

Le choix de Palerme, ville à la réputation ternie par Cosa Nostra, n’est pas anodin. Revenu à la municipalité en 2008, le maire Leoluca est un militant antimafia qui s’est amplement engagé en Europe pour l’accueil des migrants. Son projet culturel est d’attirer et de soutenir une nouvelle génération d’artistes européens, accueillis dans ces lieux de référence et dans de nombreux événements. Capitale européenne de la culture en 2018, Palerme est apparue comme un symbole pour ce nouveau projet culturel italo-franco-allemand.

 

Promouvoir la création en Europe. L’accord franco-allemand ne se limite pas à la Sicile, il prévoit trois autres instituts communs hors de l’UE, à Rio-de-Janeiro (Brésil), à Erbil (Irak) et à Bichkek (Kirghizistan). L’objectif est de « créer une mobilité artistique européenne, porteuse de créativité et d’ouverture à l’autre » a précisé Jean-Baptiste Lemoyne. Diverses institutions affichent la même ambition qui se concrétise le plus souvent par des résidences offertes aux créatrices et créateurs dans des centres culturels. L’idée n’est pas nouvelle, la Villa Médicis à Rome qui accueille une quinzaine d’artistes pensionnaires chaque année, a été créée par Louis XIV. Mais elle prend aujourd’hui un élan nouveau, notamment grâce au programme pluriannuel lancé en mai dernier par la Commission et doté d’un fonds non négligeable de 2,4 milliards d’euros sur les six ans de la mandature.

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