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« Persona Grata » : l’hospitalité interrogée par l’artiste contemporain

par Véronique Giraud
Les 193 drapeaux multicolores de United Nations Camouflage, installation de Société Réaliste, faisant référence aux 193 États Membres de l’Organisation des Nations Unies, est l'une des œuvres de Persona Grata, exposition commune au MAC VAL et au musée nationale de l'histoire de l'immigration. DR
Les 193 drapeaux multicolores de United Nations Camouflage, installation de Société Réaliste, faisant référence aux 193 États Membres de l’Organisation des Nations Unies, est l'une des œuvres de Persona Grata, exposition commune au MAC VAL et au musée nationale de l'histoire de l'immigration. DR
Kimsooja, 
Bottari Truck - Migrateurs
, 2007-2009. 
Photographie couleur, caisson lumineux, 128 x 182,5 x 25,5 cm. 
Collection Musée national de l’histoire de l’immigration, 
Palais de la Porte Dorée, Paris.
Kimsooja, Bottari Truck - Migrateurs , 2007-2009. Photographie couleur, caisson lumineux, 128 x 182,5 x 25,5 cm. Collection Musée national de l’histoire de l’immigration, Palais de la Porte Dorée, Paris.
Arts visuels Arts plastiques Publié le 17/10/2018
Alors que la deuxième édition de Welcome ! Accueil et hospitalité est en cours au Musée national de l'histoire de l'immigration, l'institution produit une grande exposition commune  avec le MAC VAL afin d'étendre le propos de l'hospitalité à l'art contemporain. Partant de l'ouvrage de deux philosophes, une sélection d'œuvres des deux collections composent le corpus de Persona Grata.

Persona Grata ! Prenant le contre-pied du coutumier Persona non grata dont on affuble l'indésirable, le musée national de l’histoire de l’immigration de Paris et le musée d’art contemporain du Val de Marne, le MAC Val, se sont unis pour exposer le point de vue de l’art quand il s’empare de la question éminemment politique de l’accueil et de l’hospitalité. En ces temps de frilosités nationalistes où la recréation de frontières semble aller de soi en Europe, en ces temps où les nouveaux flux migratoires sont majoritairement perçus comme une menace (focalisée par le pic de 1,8 millions d’entrées en 2015), il fallait la communion de ces deux belles institutions pour extirper les ressources que peuvent offrir les œuvres d’art dont regorgent leurs collections. Ainsi se promène d'un lieu à l'autre le regard de l'artiste "sur ce qui construit et bouscule les notions d'accueil et d'altérité". Ce partenariat, rare entre deux institutions, démontre aussi combien elles ont en commun.

Au Palais de la Porte dorée comme au MAC Val, l'exposition s’annonce dès le parvis avec les 193 drapeaux multicolores de United Nations Camouflage, installation conçue par Société Réaliste qui fait référence aux 193 États Membres de l’Organisation des Nations Unies, fondée en 1945 pour faire régner la paix dans le monde. À l’intérieur des espaces du Palais de la Porte dorée, la couleur fait place à l’obscurité profonde, celle qui fait perdre pied, donne la sensation de s’égarer et surtout effraye. Ainsi déstabilisé, le visiteur peut mieux recevoir les œuvres qui se succèdent. À l'instar de La Casa, vidéo de Enrique Ramirez ou de Koropa, court-métrage de Laura Henno, deux œuvres intenses et éloquentes de l'exil et de la détresse du réfugié.

Ici, il est question des migrations contemporaines. Elles ne sont pas magnifiées comme l'est dans la littérature la figure de l'étranger ou du fier Ulysse. La douleur et l'inconfort de l'inhospitalité, le péril d'un voyage menant vers nulle part, sont traduits d'une œuvre à une autre. Allégories poétiques ou puisant dans la réalité, les créations interrogent notre rapport à l'autre et tout ce qui fait le rejet de l'autre. Certains artistes sont eux-mêmes en exil, cette condition détermine leur pratique.

Ce vaste programme est porté par les commissaires Anne-Laure Flacelière, Isabelle Renard et Ingrid Jurzak qui créent un dialogue avec la pensée des philosophes Fabienne Brugère et Guillaume Le Blanc, auteurs de La fin de l’hospitalité (Flammarion, 2017) et dont les écrits ponctuent les chapitres de l’exposition.

 

Persona Grata, exposition commune du 16 octobre au 20 janvier 2019 au Palais de la Porte Dorée, Musée national de l’histoire de l’immigration, 293 avenue Daumesnil, 75012 Paris et au MAC VAL, Place de la Libération, 94400 Vitry-sur-Seine. Cette double exposition est accompagnée d’une programmation culturelle : Welcome ! au Musée national de l’histoire de l’immigration (du 6 octobre au 11 novembre 2018) et le Festival Attention fragile au MAC VAL les 30 novembre, 1er et 2 décembre 2018.

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