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Mot de passe oublié ?Pour ses 130 ans, l’Institut Pasteur invite Di Rosa dans ses collections
Louis Pasteur (1822-1895) a consacré sa vie de scientifique à combattre les microbes et, fort de sa découverte en 1885 d'un traitement par la vaccination, est parvenu à convaincre les autorités que l’immunologie était de l’intérêt de la santé mondiale. L’institut qui porte son nom, financé par une souscription nationale et étrangère, a été inauguré rue du Docteur Roux, dans le XVe arrondissement de Paris, le 14 novembre 1888. Il y a centre trente ans. Le 13 novembre 2018, une cérémonie nationale rendra hommage à l’esprit de Louis Pasteur ainsi qu’aux découvertes des chercheurs, héritiers d’un institut dont la mission est triple : recherche, santé publique et enseignement. Aujourd’hui encore, quelque 1 500 chercheurs venant des quatre coins du monde y travaillent. Au sein des différentes unités de recherche de l’Institut, la fusion entre la génétique microbienne virale et parasitaire avec la biologie cellulaire a permis aux pasteuriens d’être les pionniers dans le déchiffrage des mécanismes de virulence des pathogènes. Depuis 1907, le Prix Nobel a été décerné à dix d’entre eux, à l'instar de Michèle Barré-Sinoussi et Luc Montagner, Prix Nobel de médecine en 2008 pour l’identification du rétrovirus du sida.
Lieu de recherche et de mémoire collective. La figure de Louis Pasteur inspire aujourd’hui encore une familiarité singulière et rare parmi les scientifiques. Sa personnalité inspire au XXIe siècle nombre d'écrits, de films, d'expositions, de films, dont le remarquable Pasteur et Koch, un duel de géants dans la guerre des microbes (2018) de Mathieu Schwartz. Rendant perceptible sa mémoire au sein même de l'Institut, le logement dans lequel l'illustre scientifique a passé les sept dernières années de sa vie a été transformé en musée-souvenir.
La bibliothèque a elle été entièrement réaménagée à l’occasion des 130 ans de l’Institut. Déjà, le jour de l’inauguration du bâtiment, elle fut convertie en salle de réception pour la cérémonie, en présence du Président de la République Sadi-Carnot et de quelque 600 invités. L’Institut, un édifice en brique de style Louis XIII, devant lequel trônait une statue en bronze du berger Jupille (un des premiers à avoir été vacciné contre la rage), fut surnommé par certains « Le Palais de la rage ». Dans son discours inaugural, Louis Pasteur l’appela la « grande maison ».
Un dialogue entre science et art. En décembre 2017, la bibliothèque prend une nouvelle voie et devient « salle des actes », une renaissance qui s’inscrit au menu des festivités de l’anniversaire et à laquelle a été associé l'artiste Hervé Di Rosa, fasciné par ce parcours scientifique. Quarante œuvres spécialement créées ont été installées dans les 26 vitrines d'époque, pour se tenir aux côtés des objets et souvenirs des collections et réserves du musée Pasteur. « Zeste de modernité » dans une très longue histoire mondiale, ces créations retracent un parcours ludique des 130 ans de découverte de l’Institut Pasteur. Il s’agit de céramiques peintes, fabriquées à la manufacture A Viuva Lamego, fondée en 1849 au Portugal, pays où l’artiste voyageur, fondateur du Musée International des Arts modestes, réside pour la 19e étape de son Autour du monde. L’idée du projet est née des échanges entre Hervé Di Rosa, Françoise Adamsbaum (Galerie Keza) et Olivier Schwartz (directeur scientifique de l'Institut Pasteur, responsable de l’unité Virus et immunité).
