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Un été pop and rock

par Jacques Mucchielli
La jauge accordée de 5 000 places rend possible des festivals où un jeune public qui veut vivre ses vingt ans et n’en a guère eu l’occasion ces deux dernières années entend bien hurler sa joie. DR
La jauge accordée de 5 000 places rend possible des festivals où un jeune public qui veut vivre ses vingt ans et n’en a guère eu l’occasion ces deux dernières années entend bien hurler sa joie. DR
Musique Rock-Pop Publié le 01/06/2021
Malgré les restrictions imposées par le ministère de la Culture, plusieurs festivals de musiques actuelles s’annoncent pour cet été. D’autres ont déjà déclaré forfait.

Ça s’est passé au Royaume Uni à la mi-avril. Puis à Barcelone. Des concerts de musique rock ont rassemblé des milliers de jeunes, heureux et le manifestant bruyamment. En cette période de crise sanitaire où il est interdit de serrer la main de son voisin, les corps se sont frôlés, touchés, dansant ensemble hors de toute obligation de gestes barrières si ce n’est le port du masque. Cela a été possible, car ces manifestations étaient des expériences, ouvertes à des volontaires et sous surveillance médicale.

Ainsi 5 000 personnes ont pu ainsi assister à un concert du groupe Love of Lesbian à Barcelone le 27 mars dernier. Au préalable, le public avait été soumis à un test antigénique, la salle était spécialement ventilée, les masques FFP2 fournis, les flux d’entrée et de sortie contrôlés pour cette expérience inédite. Un mois après, les services sanitaires ont donné les résultats : « aucun signe qu’une transmission ait eu lieu pendant l’événement ». Si six cas ont été détectés, quatre d’entre eux ont des causes ultérieures attestées. Le doute porte donc sur deux cas sur 5 000, un chiffre bien trop faible pour parler de contamination.

 

Eurockéennes, Hellfest, Garorock annulés. Voilà de quoi rassurer les festivals de musiques contemporaines où le public se tient debout face à une scène surchargée en décibels. La jauge accordée de 5 000 places rend possible des festivals où un jeune public qui veut vivre ses vingt ans et n’en a guère eu l’occasion ces deux dernières années entend bien hurler sa joie. Mais l’annonce est tombée tardivement et certaines manifestations ont annulé l’édition 2021, comme cela avait déjà été fait en 2020.

C’est le cas de Solidays et des Eurockéennes de Belfort, ces dernières jugeant le cadre sanitaire imposé « totalement incompatible avec l’état d’esprit d’un événement vivant et remuant ». De même le Hellfest, un des principaux festivals de hard rock, heavy metal et metal alternatif en Europe, ne fêtera pas son quinzième anniversaire à Clisson. Lui qui a jadis ouvert sa scène à Scorpions, Deep Purple, Alice Cooper ou Guns N’Roses, a annulé son édition 2021 initialement prévue du 18 au 20 juin. Il en va de même pour le festival Garorock à Marmande dans le Lot-et-Garonne, qui a préféré annulé sa vingt-quatrième édition où devaient se produire Vianney, Pomme, Nekfeu, Gorillaz ou encore Izia Higelin et Pnl. Quant à Musilac, sur le lac du Bourget, il n’accueillera pas ses fans début juillet, se refusant à « sacrifier l’âme de ce qui nous unit depuis près de 20 ans » en entrant « dans le cadre fixé par le ministère de la Culture de 5 000 personnes assises distanciées sans bars ni restauration ».

 

Du FIL à Jazz in Marciac. C’est en effet souvent grâce aux consommations et à la restauration que ces grandes manifestations assurent leur budget. Malgré ce, plusieurs festivals tiennent le cap. C’est le cas pour le plus important d’entre eux, le plus ancien et le plus typique, le Festival interceltique de Lorient. Le FIL devait fêter son cinquantenaire en 2020. La pandémie lui ayant refusé cet anniversaire important pour une manifestation qui avait réuni l’année précédente 800 000 personnes, le festival compte bien se rattraper du 6 au 15 août prochain. S’inspirant d’une pratique culturelle inédite venue des pays anglo-saxons, de la musique pop et du mouvement hippie des années 68, avec Woostock et les concerts de l’île de Wight, le FIL créait, dès 1971, un festival en plein air avec cette spécificité d’être dédié aux musiques et aux groupes celtes. De tels rassemblements, qui mêlent spectacles et échanges multiples d’un public qui campe sur place, se multiplieront en France dans les années 90.

Devenu aujourd’hui rassemblement emblématique, le festival des Vieilles Charrues se déroule également en Bretagne, sur la commune de Carhaix-Plougher, et s’enorgueillit d’un public fort de près de 300 000 adeptes. Il se tiendra le week-end du 15 juillet.

Dans un registre un peu différent, les organisateurs de Jazz in Marciac ont également présenté leur programme « avec un plaisir non dissimulé ». Le festival quadragénaire attend les grands noms du jazz du 24 juillet au 4 août.

 

Printemps de Bourges et Francofolies. Ces manifestations ont l’ambition d’ouvrir leur scène aux jeunes musiciens et musiciennes. Mais c’est sans doute les Francofolies qui, avec le Printemps de Bourges, ont révélé le plus de talents. Ce dernier, fondé en 1977 à la Maison de la culture de Bourges, a su dès sa création inviter Jacques Higelin, Bernard Lavilliers, Julos Beaucarne… Du 22 au 27 juin, il retrouvera ses couleurs.

Grâce notamment au partenariat avec Radio-France, les Francofolies, créées en 1985 à La Rochelle par Jean-Louis Foulquier, sont également un lieu de découverte qui a vu passer les futurs grands noms de la chanson française. Elles se tiendront cette année du 10 au 14 juillet, avec un programme à la hauteur de leur réputation, mêlant capés et émergents : Nekfeu, Dadju, Ninho, Vald, Pomme, Jean-Louis Aubert, Alain Souchon, Jean Cherhal, Keren Ann, Stephan Eicher…

Ce sera comme un air nouveau sur des places et des espaces anémiés par la pandémie. Même si la menace plane toujours.

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