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Un musée antique pour la Narbonnaise

par Jacques Mucchielli
Le dessin du futur musée la Rome antique de Narbonne  conçu par Forster et Gardère. DR
Le dessin du futur musée la Rome antique de Narbonne conçu par Forster et Gardère. DR
Buste représentant César, découvert dans le Rhône au cours des fouilles menées dans le port d'Arles. ©Giraud/NAJA
Buste représentant César, découvert dans le Rhône au cours des fouilles menées dans le port d'Arles. ©Giraud/NAJA
En 1995, édifié sur l’emplacement de l’ancien et vaste cirque romain de la cité rhodanienne, le Musée de l’Arles antique inaugura une nouvelle forme muséographique pour ce type d’archéologie : non plus un entassement réservé aux initiés, mais un espace pédagogique pour les scolaires et le grand public. Giraud/NAJA
En 1995, édifié sur l’emplacement de l’ancien et vaste cirque romain de la cité rhodanienne, le Musée de l’Arles antique inaugura une nouvelle forme muséographique pour ce type d’archéologie : non plus un entassement réservé aux initiés, mais un espace pédagogique pour les scolaires et le grand public. Giraud/NAJA
Hors-Champs Institution Publié le 27/11/2018
La région Occitanie édifie un musée régional de la Rome antique. A Narbonne bien sûr, capitale de cette province que les Romains appelaient la Gaule narbonnaise. Ouverture prévue en 2020. Avec le musée de l’Arles antique et le musée de la romanité de Nîmes, il renouvelle la vision de la province gallo-romaine qui couvrait alors le sud de la France actuelle.

Entre Ibérie et péninsule italienne, les régions du littoral méditerranéen ont été aménagées par les Romains à l’égal des proches provinces de la péninsule. Ils y construisirent une véritable autoroute pour les relier à Rome, la Via Domitia dont on peut voir encore quelques kilomètres ici et là. Dès les guerres puniques, qui opposèrent Rome à Carthage pour le contrôle de la Méditerranée, ils fondèrent des provinces dans les territoires sous leur contrôle afin de les administrer. Dans le sud de la France actuelle, entre Alpes et Pyrénées, cette province prendra le nom de Narbonnaise. Cette époque de grande civilisation a laissé de très nombreuses traces que l’on découvre encore aujourd’hui, soit lors d'un programme lourd de fouilles archéologiques initié par des chercheurs, soit au gré des opérations d’aménagement qui fait obligation aux promoteurs, depuis la loi de 2001, de faire appel à l’Institut national de recherches en archéologie préventive (INRAP) en cas de découvertes de vestiges anciens.

Mais que faire des trouvailles archéologiques ? Elles ont été longtemps éparpillées dans de nombreux musées et bâtiments publics. En 1995, le département des Bouches-du-Rhône a édifié, sur l’emplacement de l’ancien et vaste cirque romain de la cité rhodanienne, le Musée de l’Arles antique qui inaugura une nouvelle forme muséographique pour ce type d’archéologie : non plus un entassement réservé aux initiés, mais un espace pédagogique pour les scolaires et le grand public. Les fouilles réalisées dans la ville sur le Rhône, là où s’édifiait le port que Rome construisit contre celui de Marseille qui avait refusé son alliance, permit de formidables découvertes et un bel enrichissement des collections du musée, dont le seul buste connu de César fait de son vivant.

 

Trois musées méditerranéens. A la même époque, de l’autre côté du Rhône, le professeur d’histoire du droit romain, Georges Frêche, rêvait de restituer la Narbonnaise dans toute sa gloire. Mais le professeur d’université, maire de Montpellier, devra attendre de conquérir la présidence de ce qui est alors la région Languedoc pour mettre ce projet à exécution. La ville de Narbonne semble naturellement s’imposer. L’édification d’un musée régional de la Narbonne antique (MuRéNa) le long de l’entrée principale de la ville est alors lancée. Il abritera les 15 000 pièces retrouvées par les archéologues, et notamment les mille pierres funéraires romaines qui ont été utilisées au Moyen Âge par les habitants de la ville pour élever les remparts.

Le musée s’étendra sur 8 000 m2 de surface. Un tiers de cette surface sera consacrée aux expositions permanentes à travers des collections que les scientifiques préparent depuis 2013. 500 m2 serviront aux expositions temporaires. Partie centrale de l’espace public, la galerie lapidaire séparera les salles d’exposition, l’auditorium, les boutiques et les ateliers pédagogiques des espaces professionnels. Une bonne partie de la surface restante sera dédiée d’une part à la recherche et à l’accueil des chercheurs, d’autre part aux ateliers de restauration et conservation des œuvres, car les fouilles autour de Narbonne et des lieux les plus connus de la présence gallo-romaine continuent à apporter leur lot de découvertes. Parmi ses expositions permanentes, le musée pourra s’enorgueillir d’une des plus belles collections d’œuvres murales de France, décors des maisons romaines.

En 2018, la ville de Nîmes, autre grande cité romaine, a inauguré son Musée de la Romanité. Voulu en plein centre ville, face aux arènes d’Auguste, il complète cette vision nouvelle de la vie dans la province romaine. Le musée régional de la Rome antique de Narbonne s’ouvrira au public en 2020.

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