Le 5 octobre, le viol comme arme de guerre faisait événement à Stockholm où le Prix Nobel de la paix était décerné au courageux gynécologue-obstétricien congolais Denis Mukwege et à la jeune Yazidi Nadia Murad, victime sexuelle du groupe État islamiste. Mais si depuis peu, la parole se libère de quelques femmes relevant le défi de relater l'horreur de ce crime, si on mesure enfin les conséquences désastreuses qu'il entraine pour l'humanité, le viol de guerre reste impuni et ignoré des instances de justice. Si des œuvres d'art ont fait longtemps état d'une pratique cristallisée par le mythologique
Enlèvement des Sabines, un silence de plusieurs siècles a couvert comme une chape le sort des femmes. Aujourd'hui où l'image documentaire peut supplanter l'impact de l'écrit, le film de Manon Loizeau
Syrie, le cri étouffé a offert au public (il a été diffusé sur France 2 fin 2017) les témoignages de la souffrance et de la honte de nos contemporaines. Mais rien ne semble arrêter ce crime, dont la normalisation envoie un signal clair de la domination patriarcale de nos sociétés. Un prix Nobel de la paix pourra-t-il changer la donne ?
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