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Mot de passe oublié ?France-Colombie, fin de saison
Alors que Rodrigo Londono, le chef de l’ex-guérilla des FARC vient d’annoncer sa candidature à la présidentielle en Colombie, la saison culturelle France-Colombie avec sa cohorte d’événements se poursuit dans l’hexagone. Qu’une organisation de guérilla se transforme en parti politique en dit long sur l’atmosphère qui règne dans ce pays d’Amérique latine depuis des décennies. Plusieurs générations de créateurs, plasticiens, cinéastes, écrivains, nourrissent leurs œuvres de la violence des attentats, des règlements de compte et de la rébellion. Emblématiques, les deux séries les plus récentes relatant l’histoire de la Colombie contemporaine, Narcos et Pablo Escobar, et le feuilleton télévisé Escobar : le patron du mal, très populaire en Colombie, ont en commune d'avoir pour toile de fond le crime organisé et la corruption policière liée au trafic de cocaïne. Des faits et méfaits qui ont contribué à rendre Medellin plus célèbre que la capitale Bogota et à projeter l'image violente de la Colombie à travers le monde.
En 2017, la Colombie est l'invitée culturelle de la France. Les Saisons culturelles de l’Institut Français visent, depuis leur création en 1985, à marquer une étape dans les relations entre la France et les autres pays du monde. Après la Corée et avant Israël, la Colombie a accepté de nouer un échange avec la France. Au départ artistiques et culturelles, les Saisons se sont ouvertes à la recherche, à l’éducation, au tourisme au sport, à l’économie et même à la gastronomie.
Le processus de paix et l’essor économique du pays ont encouragé l’organisation d'une année croisée France-Colombie. Décidée avec le président Juan Manuel Santos en 2015, elle a vocation de resserrer les liens entre les deux pays et contribuer à une connaissance actualisée des secteurs véhiculés par les saisons. Invitée musicale en juillet des Eurockéennes, puis de Toulouse en septembre, des musées du Quai Branly et des Confluences en octobre, ses photographes ont fait l’objet d’un focus aux Rencontres d’Arles, la Colombie poursuit sa saison avec encore de nombreuses occasions, jusqu’au 17 décembre, de saisir une vision renouvelée de ce pays d’Amérique latine dont la réalité est peu connue en France. Une grande partie de la programmation est consacrée à la création artistique contemporaine et plusieurs artistes sont accueillis en résidence. Une grande exposition rétrospective, Medellin, une histoire colombienne (lire article), est organisée aux Abattoirs de Toulouse jusqu’au 14 janvier 2018. A partir du 23 novembre, Le CAPC de Bordeaux accueille la première rétrospective de Beatriz Gonzàles en Europe, jusqu’au 27 février 2018. À travers le dessin, la peinture, l’illustration et la sculpture, cette artiste influente traite de sujets en lien avec le contexte historique et culturel colombien, accompagnant les mutations sociales et politiques de son pays. À Marseille, les œuvres d’artistes colombiens, dont plusieurs réalisées in situ, sont à voir au FRAC PACA à partir du 2 décembre. La jeune scène artistique colombienne de Paris est à l’honneur à la Cité Internationale des Arts du 7 décembre au 13 janvier 2018.
En octobre et novembre 2017, la Bibliothèque nationale de France présente une histoire du cinéma colombien des premiers temps aux documentaires d’aujourd’hui, en passant par le cinéma militant et l’école de Cali. Côté théâtre, deux pièces feront étapes dans plusieurs villes. La Despedida, création du Mapa Teatro, est le dernier volet du tryptique Anatomie de la violence en Colombie (2010-2014). La pièce est en tournée dans plusieurs villes, de Bordeaux, Arras, Paris, Villeneuve d’Ascq, Montpellier et Pau. Une autre pièce, Labio de Liebre, est programmée en novembre à Douai, à Lille et à Dax.
