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Mot de passe oublié ?L’Opéra Grand Avignon retrouve sa splendeur et son esprit créatif
Il était temps ! Après 196 ans et quelques rénovations nécessaires, le Grand Opéra d’Avignon a retrouvé sa fraîcheur originelle. Avec des fauteuils tout neufs, une climatisation par flux, un traitement de l’air d’une grande modernité pour chauffer et ventiler, une acoustique optimisée par la pose d’un parquet et des parois ondulées, avec une réorganisation complète de l’accessibilité à tous, le confort du public est assuré. Mais l’opéra, art du spectaculaire, est tributaire d’une machinerie d’une grande complexité. Après les travaux d’amélioration et de réorganisation de l’outil scénique, l’institution, qui fêtera en 2025 son bicentenaire, est désormais prête à accueillir le meilleur des créations du XXIe siècle.
Éclairant la coupole dont les fresques ont été restaurées, un lustre monumental est une création de l’artiste Sylvie Maréchal. Baptisé Au cœur des nuages, son geste artistique signe la nouvelle ère de la salle à l’italienne. Depuis le poulailler, tout près des portraits de Corneille et de Molière, le spectacle scintillant de ses pampilles en porcelaine de Limoges, disposées sur 5,50m de haut, impressionne et enchante.
Après quatre années d’un chantier que la pandémie a contribué à retarder, les portes de l’opéra Grand Avignon rouvrent le 14 octobre, avec un concert symphonique, un opéra et un ballet. En quatre jours, toute la palette d'un tel lieu sera offerte.
À la tête du grand navire depuis 2019, le metteur en scène Frédéric Roels signe l’opus qui inaugure les nouveaux équipements. Son choix s’est porté sur Peter Grimes de Benjamin Britten, une œuvre qui sera jouée pour la première fois à Avignon et qui symbolise cette saison baptisée Contre vents et marées. Un titre qui fait à la fois écho à la résistance à l’épreuve de la crise sanitaire, qui n’a fait qu’accentuer la frilosité du public, et clin d’œil à l’élément marin qui se retrouve dans plusieurs œuvres opératiques. Avec Peter Grimes en premier lieu, dont l’action se déroule dans un village de pêcheurs, mais aussi Didon et Énée que la mer sépare tragiquement, ou Mrs Butterfly qui espère le retour de son père américain face à la mer. « La mer nous parle en creux du monde terrestre, la mer nous parle de la séparation ou de la réconciliation » commente Frédéric Roels. Une réconciliation que l’opéra est prêt à accomplir avec le public avignonnais.
