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Mot de passe oublié ?Pour David Lescot, l’amour est « La force qui ravage tout »
Comédien, musicien, dramaturge, metteur en scène, David Lescot maîtrise toute la palette du jeu et de la scène, à l’instar de ses confrères britanniques et américains qui régalent le grand public de « Musicals » depuis des décennies. Rien d’étonnant à ce qu'il s'exerce à la comédie musicale, un format qui peine à se répandre en France. Après sa comédie Une femme se déplace, qui avait remporté un beau succès critique et public mais fut freinée dans sa diffusion par la pandémie, voici à partir du 14 janvier La force qui ravage tout au Théâtre de la Ville - Espace Cardin. Pour cette nouvelle production, autre invention réjouissante et foutraque, David Lescot a rallié la même équipe artistique, dont les dix comédiens capables de mêler le chant au jeu et à la danse. Parmi eux, Ludmilla Dabo, dont la prestation dans Une Femme se déplace lui avait valu en 2020 le prix du Syndicat de la critique de la comédienne de l’année.
Un rythme virevoltant de jeu et de musique. Si le propos de La force qui ravage tout est léger, le sujet ne l’est pas. Guidé par les monts et précipices de l’amour et du désamour, le spectacle comble par les rebondissements de son intrigue au rythme virevoltant. Dans tous les sens, dans tous les cœurs, avec joie, beaucoup d’humour et une pointe d’absurde. Tous les personnages, et ils sont nombreux, ont en commun d’avoir assisté au même opéra. S’ensuivent des quiproquos, des élans, des colères, des fuites et des poursuites dans un hôtel où tous ont choisi de passer la nuit.
Séparés par un voile qui tamise leur présence, Fabien Moryoussef au piano électrique, Philippe Thibault à la basse, Ronan Yvon à la guitare et Anthony Capelli à la batterie, accompagnent du fond de la scène le jeu et les chants pop, jazz et soul, et le spoken word. Une belle énergie se dégage de ces esthétiques musicales collant au jeu survolté des comédiens. Pour que la forme paraisse légère, comme l’exige la comédie musicale, un travail de toutes parts est nécessaire. La force qui ravage est réglée sur la permanence du spectaculaire, laisse peu de place à la réflexion mais nous inonde de plaisir. David Lescot réussit une fois encore, en exprimant le sombre et interrogeant nos vies, à faire spectacle.
La force qui ravage tout. Texte, mise en scène et musique : David Lescot / Cie du Kaïros. Avec : Candice Bouchet, Elise Caron, Pauline Collin, Ludmilla Dabo, Marie Desgranges, Matthias Girbig, Alix Kuentz , Emma Liégeois, Yannick Morzelle, Antoine Sarrazin, Jacques Verzier. Du 14 au 27 janvier au Théâtre de la Ville – Espace Cardin.
En tournée. Du 1er au 4 février, CDN de Tours. 28 février et 1er mars, Château Rouge - Annemasse. Le 10 mars, Théâtre de Rungis. Les 16 et 17 mars, SN de Perpignan. Les 25, 26, 27 mai, MAC – Créteil. Le 8 juin, SN de Quimper.
En 2019, David Lescot écrit, compose et met en scène avec 15 comédiens, danseurs, chanteurs et musiciens une comédie musicale, Une femme se déplace, au Printemps des Comédiens de Montpellier. Le spectacle est repris au Théâtre de la Ville à Paris, à la Filature de Mulhouse, au Théâtre de Villefranche, à la Scène nationale de Sète et tourne encore aujourd’hui. En 2023, il écrit, compose et met en scène avec la même équipe La Force qui ravage tout. Comme pour Une Femme se déplace, la chorégraphe Glyslein Lefever a été sollicitée, à la fois pour la danse et pour diriger l’ensemble des mouvements scéniques, et la partition gestuelle, disons l’en deçà de la danse. « Je vois en elle une chorégraphe qui sait amener la danse vers le théâtre, et les acteurs vers la danse, notamment dans les chorégraphies de groupe, et produire une danse à la voix inventive et réjouissante » dit d'elle le metteur en scène.
