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Kill Me, Marina Otero puissance 6

par Véronique Giraud
Marina Otero, Kill Me. © Sofia Alazraki
Marina Otero, Kill Me. © Sofia Alazraki
Arts vivants Performance Publié le 06/06/2024
Marina Otero donne au Printemps des comédiens la première internationale de "Kill Me". Une nouvelle fois la performeuse argentine se met à nu pour une autofiction qu'elle compose avec cinq danseur et danseuses, souffrant comme elle d'un trouble de la personnalité. Bouleversant !

Fuck Me en 2022, Love Me l’an dernier, aujourd’hui Kill Me, sont trois injonctions qui poussent Marina Otero à s’exprimer sur la scène en se mettant à nu. La performeuse et metteure en scène argentine les traduit en autofictions, entremêlant la sincérité biographique aux codes fictionnels de la représentation. Elle poste alors le spectateur dans un statut de voyeur, de confident, d’admirateur, de réceptacle d’une fureur et d’une douleur qui la consument.

Pour Kill Me, dernier volet de sa trilogie Recordar para vivir (Se souvenir pour vivre), Marina Otero se produit avec cinq comparses qui ont en commun de souffrir d’un trouble de la personnalité. L’un, Nijinski, diagnostiqué schizophrène, une autre bipolaire, deux sont borderline, comme l’est Marina. Ces corps, formés à la danse contemporaine ou classique, accompagnent Marina pour dire, sans fard, leurs blessures, raconter leurs vies incomprises, et danser de leur talent rageur.

Si au début de Kill Me, les danseuses évoluent en clones de Marina Otero, même coupe de cheveux, mêmes chaussures, mêmes mouvements, composant une image démultipliée de la metteure en scène, les interprètes deviennent à leur tour auteur et autrices de leur expression corporelle. Assénant leur vérité, confiant leur perception de la vie, chacune et chacun danse dans un langage formel qui leur est propre, franchissant comme jamais les limites qu’impose l’acte artistique. Avec le sentiment d'avoir assisté à un déshabillage en règle de ce que peut produire un mal psychiatrique quand il empoisonne un corps virtuose, la tension de chaque spectateur met du temps à retrouver son propre rythme.

Kill me, création, première internationale. Écriture et mise en scène : Marina Otero. Avec : Ana Cotoré, Josefina Gorostiza, Natalia Lopéz Godoy, Myriam Henne-Adda, Marina Otero et Tomás Pozzi.

Créé le 4 juin 2024 à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon dans le cadre du Printemps des Comédiens, puis le 5 juin. Un partenariat avec la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon - Centre national des écritures du spectacle dans le cadre des Nuits de juin.

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