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Montpellier Danse : Wayne McGregor conduit le corps dans la profondeur abyssale

par Véronique Giraud
© Ravi Deepres
© Ravi Deepres
Arts vivants Danse Publié le 25/06/2024
C'est avec "Deepstaria" que s'est ouverte la 44e édition de Montpellier Danse. Conçue par Wayne McGrégor, l'un des chorégraphes les plus novateurs, en tout cas le plus curieux du corps et son intelligence, la pièce immerge les danseurs et les spectateurs dans l'obscurité mouvante et sonore des profondeurs marines.

Wayne McGregor est précédé de centaines de créations et de collaborations avec les plus grandes maisons de danse du monde. Metteur en scène et chorégraphe hypercréatif, son dernier opus était annoncé pour être le premier spectacle donné dans le métavers. Mais, s’il aura fallu deux ans pour réaliser Deepstaria, spectacle présenté en création mondiale à Montpellier Danse, quelques aboutissements techniques ont encore attendus de l’IA pour parfaire l'ambitieux dispositif d'immersion. Le projet est à venir.

Plongeant le spectateur dans le noir et dans un environnement sonore suggérant les profondeurs abyssales, le spectacle présenté au Corum donne toutefois une idée des intentions d’un chorégraphe qui ambitionne de rendre perceptible l’intelligence des corps quand elle est mue par une autre intelligence, technique, animale, embryonnaire… Infatigable curieux du corps, ne cessant de traduire en mouvements et en paysages ce qu’il révèle de l’intérieur, McGregor dit avoir cette fois été inspiré par une espèce de méduse bioluminescente, la deepstaria, dont des chercheurs ont révélé les capacités à se régénérer. Le corps fin de cet invertébré, qui vit et se déplace dans les fonds obscurs de l’océan, est très sensible à la moindre vibration. La collaboration de McGregor avec l’ingénieur du son Nicolas Becker a permis d’élaborer un paysage sonore inédit, avec lequel ont interagi les danseurs de la compagnie.

Ils sont neufs, beaux, puissants, maîtres de leur art. Mais, en fond de scène, l’immense carré noir qu’entoure une brume de lumières mouvantes réduit la perception de leur taille. Comme au fond d’un océan, ils s’élancent vers l’autre, le retiennent, s’en échappent, s’observent, repartent… La valse des corps figure la force et les hésitations du vivant. Elle est enrobée de sons puissants et mystérieux que le spectateur est amené à interpréter avec sa mémoire et son imaginaire. Ce sont là sans aucun doute les ressorts d’un dispositif complexe et ingénieux qui, combinant le corps virtuose avec l’inédit, renverse avec art les présupposés et ouvre des perspectives abyssales de sensations.

 

Deepstaria, concept, direction, chorégraphie et design : Wayne McGregor. Créé avec et dansé par les interprètes de la compagnie Wayne McGregor : Rebecca Bassett-Graham, Naia Bautista, Salvatore De Simone, Jordan James Bridge, Chia-Yu Hsu, Hannah Joseph, Jasiah Marshall, Salomé Pressac, Mariano Zamora Gonzalez. Les 22, 23 et 24 juin, à l'opéra Berlioz le Corum, Montpellier Danse

Coproduction : Festival Montpellier Danse 2024, Spoleto Festival dei Due Mondi, Pfalzbau Bühnen Ludwigshafen, Sadler’s Wells Theatre
Commande conjointe du West Kowloon Cultural District, Hong Kong. Soutenu par Harlequin Floors, Target 3D et le British Council dans le cadre du programme britannique et français Spotlight on Culture 2024 Together We Imagine.

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