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« Rush », performance brillante de Manon Santkin

par Jacques Moulins
La performeuse Manon Santkin dans
La performeuse Manon Santkin dans "Rush" de Mette Ingvartsen. © Bea Borgers
Arts vivants Danse Publié le 27/06/2024
Seule en scène, la performeuse Manon Santkin présente, à travers le « résumé » de différentes pièces de la chorégraphe danoise, Mette Ingvartsen, un ensemble d’émotions et positionnements qui vont du rire au drame pur. Avec brio.

Le propos est inattendu : Manon Santkin, seule en scène et nue la plupart du temps, va résumer et réinterpréter à elle seule les pièces de la chorégraphe danoise Mette Ingvartsen. Toutes deux se sont connues à P.A.R.T.S., la formation mise en place par Anna Teresa de Keersmaeker et Theo Van Rompay, dont elles ont été diplômées en 2004 et où Manon Santkin est désormais enseignante. Dans un long monologue, qui révèle ses qualités de comédienne, la danseuse fait défiler des années de création de sa complice danoise. Avec humour, séduction, jeux de scènes improbables, elle présente Rush qui porte bien son nom. Le « contraste », selon l’expression de la chorégraphe est un des mots clefs de cette performance qui passe de la joie à la tristesse, d’Eros à Thanatos, ce que réalise Manon Santkin avec un brio entrainant.

 

La sexualité tient bonne place, liée à la nudité du corps mais pas seulement. Lorsque quatre membres du public sont invités à venir sur scène reproduire de leur voix les sons qu’ils attendent dans les écouteurs placés sur leur oreilles, c’est une autre expression, hilarante, de ces « états affectifs forts » qui intéresse Mette Ingvartsen et qu’il faut gérer sur scène. Ces sons évoquent « une jouissance collective » et cette représentation du plaisir sexuel et de l’orgasme, distancié par ce processus inédit, est un moment particulier de joie et de rires dans un spectacle qui n’en manque pas.

Du fait surtout du talent de la narratrice à entrainer le public dans ses émotions et ses questionnements. Avant même que la performeuse entre sur le plateau du Hangar théâtre, sa voix parvenant de derrière la toile blanche élevée en fond de plateau, dit sa gêne et ses scrupules à paraître nue, le trac que celui lui procure toujours, dix ans après la première représentation d’une pièce ancienne. Ce ne seront ensuite qu’affects gérés de manière différente, donc dramatisés, pour un spectacle fort et direct.

 

Rush, chorégraphie de Mette Ingvartsen, performance de Manon Santkin. Création à Montpellier Danse du 25 au 27 juin. Puis, en septembre, à Copenhague et en octobre à Rome, Rotterdam, au CND de Paris (Pantin) et à Vienne.

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