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Vivien Bridel : « Le manga recule, la new romance prend le relai »

par Véronique Giraud
VIvien Bridel, libraire à Nancy
VIvien Bridel, libraire à Nancy
Livre Librairie Publié le 08/04/2024
Les libraires sont les meilleurs comptables des habitudes culturelles des jeunes et leur utilisation du pass culture. Vivien Bridel, de la librairie Hall du livre à Nancy, livre ses observations.

Comment fonctionne le pass Culture ?

Les lycéens ont l’application sur leur téléphone avec laquelle ils peuvent chercher des produits culturels. S’il s’agit de livres, ils peuvent trouver les références qui les intéressent dans le catalogue national, cibler ensuite la fiche du magasin le plus près de chez eux pour réserver l’ouvrage dans le stock numérisé. Une fois la réservation validée, l’application génère un QR code. À la caisse de la librairie, ils présentent le QR code et leur carte d’identité pour récupérer le livre. Leur portefeuille virtuel est déduit du montant du livre, et la librairie est créditée en fournissant à la Région les preuves des QR codes.

 

Des préférences culturelles se détachent-elles ?

Au début on disait que les mangas étaient de loin préférés. Très vite, on a vu que chaque rayon avait des demandes liées au Pass Culture. Parmi les privilégiées, il y a forcément des prescriptions scolaires, excepté les prescriptions spécifiquement pédagogiques qui sont désormais refusées. Nous avons aussi beaucoup de demandes de textes religieux, Bible, Coran, etc., et beaucoup de demandes de beaux livres comme ceux des défilés Chanel ou Dior, très liées aux prescriptions d’influenceuses sur Tik Tok, Booktok et autres réseaux sociaux. Le livre cher n’est plus une barrière avec le Pass Culture.

 

Avez-vous observé une augmentation des achats de livres ?

Oui, notamment avec l’apparition d’une nouvelle catégorie, la New Romance. Portée à ses débuts par des autrices étrangères, elle l’est de plus en plus par des autrices françaises aux pseudos qui sonnent souvent américain. Depuis quatre ans, cette part de marché double chaque année. Je pense que le phénomène est éclairé par l’aspect de prescription sur les réseaux sociaux. Avec des posts de vidéos dans lesquelles les influenceuses partagent leurs émotions, leurs réactions, et pas mal d’aspects érotiques.

Au début le pass Culture permettait d’acheter tous types de livres. Peu après ont été refusés les livres universitaires, puis tous les livres scolaires. Et tout récemment, peut-être avec le succès de la New Romance, l’interdiction de contenus à caractère pornographique. Cela crée beaucoup d’incompréhension au niveau des utilisateurs, mais nous n’avons pas la main.

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