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Danse à Montpellier, un été de créations

par Véronique Giraud
"Full Moon" de Josef Nadj, création mondiale à Montpellier Danse © Theo Schornstein
Arts vivants Danse Publié le 08/06/2024
La danse contemporaine est l’objet de plusieurs festivals, dont le plus important, Montpellier Danse, court jusqu’au 6 juillet.

Montpellier Danse retrouve l’essence même de ce que devrait être un festival, un condensé de créations. C’est par là que se renouvellent art, artiste et public. Au programme de cette 44ème édition, du 22 juin au 6 juillet, une vingtaine de spectacles, dont six créations mondiales et une dizaine de créations françaises. Avec Deepstaria, le chorégraphe britannique Wayne McGregor explore les dernières avancées en matière d’intelligence artificielle, de recherche acoustique et d’informatique spatiale. Après Necropolis, qui lui avait été inspiré par la mort des migrants tentant de rejoindre l’Europe, Arkadi Zaides revient à Montpellier avec The Cloud, création qui questionne l’intelligence artificielle en revenant sur les effets d'un autre nuage, celui de Tchernobyl. Pour sa part, la compagnie taiwanaise Cloud Gate donne sa première en France avec un spectacle de grande ampleur qui confronte l’IA à l’écologie.

Voice of Desert, le nouvel opus de Saburo Tashigawara, est centré sur le cycle de la vie. Le chorégraphe japonais est très tôt entré au répertoire du ballet de l’Opéra de Paris et du ballet de Francfort.

Anne Teresa de Keersmaeker lie depuis longtemps son art à une grande variété de partitions musicales. Avec sa nouvelle création, la chorégraphe belge explore les quatre concertos pour violon qui composent Les quatre saisons d’Antonio Vivaldi.

Josef Nadj a bâti Quand la lune se lève avec huit danseurs africains « avec un autre passé, une autre mémoire que moi », pour « trouver une étincelle nouvelle ». Avec Requiem(s), Angelin Preljocaj fait émerger les sentiments liés au deuil, réveillés par la mort de son père, de sa mère et d’amis proches décédés en 2023. Daina Ashbee met elle le rite funéraire au centre d’une performance exécutée par un danseur de break. Son corps combattant avec l’espace, avec le vide, en gestes répétés, le son du souffle et de la voix inspirent une transe.

 

La ville et ses déshérités. Expérimenter la danse à travers leurs propres corps c’est ce qui anime la nouvelle collaboration de Mette Ingvartsen avec Manon Santkin. Elles se sont connues à PRATS (école fondée par de Keersmaeker), et ont depuis coréalisé dix pièces. Leur nouvelle création, Rush, veut « inventer une nouvelle pratique multidisciplinaire ».

Marta Izquierdo Munoz a grandi dans un quartier populaire en périphérie de Madrid. « J’étais entourée de junkies, de prostituées et de joueurs de flamenco ». C’est à cette époque qu’elle chausse ses rollers, « comme une manière de survivre à ce quartier où la mort rôdait à tous les coins de rue ». Après Imago-Go et Guérillères la chorégraphe espagnole donne un troisième volet à son travail sur les communautés féminines et leurs pratiques. Une ville encore, c’est Los Angeles pour Dimitri Chamblas qui, dans Takemehome, fait resurgir les fantômes des déshérités que la gentrification du centre-ville a fait disparaitre. Enfin, Taoufik Izeddiou revient à Montpellier Danse avec Le monde en transe, une trilogie qui lui a été inspirée par la pandémie de Covid 19.

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