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Mot de passe oublié ?Inauguré en octobre 2015, le Mémorial du Camp de Rivesaltes fut construit sur le site même du camp dont les maisons d'internement, aujourd'hui en ruines, témoignent telles des fantômes des conditions dans lesquelles ont été cloîtrées un temps les familles en exil politique, et celles chassées par les nazis. Construit en souterrain, le bâtiment valut l'Équerre d'argent à son architecte Rudy Ricciotti. Ce lieu de mémoire, de rencontres et d'expositions ne s'impose pas d'emblée au visiteur. Celui-ci doit d'abord cheminer au milieu de ce qui reste du camp avant de descendre vers le mémorial.
Durant la seconde guerre mondiale plus d’un millier de Nomades furent internés au camp de Rivesaltes par les autorités françaises. Cette partie peu discutée de l’histoire nationale est le sujet de la nouvelle exposition, Le Camps des Familles, Persécutions et internement des Nomades à Rivesaltes, qui se tient jusqu’au 14 février 2025. Les documents d’archives, témoignages écrits et oraux éclairent cette époque. Les œuvres de Louis Burkler, ancien Nomade interné à Rivesaltes, côtoient celles de deux plasticiens, eux-mêmes Voyageurs, Marina Rosselle et Romuald Jandolo. Entre souvenirs et projections, leurs créations, dont quelques-unes ont été spécialement conçues pour l’exposition, résonnent comme une filiation. Bien que leurs familles ne soient pas passées par Rivesaltes, ils assurent par leur art une représentation intime de ce qui lie les familles du voyage, quelle que soit leur histoire, leur lieu de vie.
Des tables rondes et conférences sont également organisées pour discuter de la situation actuelle et historique des « gens du voyage. »