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Mot de passe oublié ?L’immense salle Berlioz du Corum de Montpellier, qui affichait complet, a été gagnée d'une rare effervescence, ce vendredi 18 octobre pour le lancement de la 46ème édition du festival Cinemed. Les cris joyeux des collégiens et lycéens de Montpellier, de Digne, d’Aix-en-Provence se hélant d’un balcon à un autre ont précédé une cérémonie d’ouverture prometteuse. Agaçant une partie du public, en réjouissant une autre, cette insolence de la jeunesse confirmait que le cinéma est un art populaire par excellence, qui capte l’enthousiasme.
Sur scène, au bas de l’écran géant, le directeur du festival, Christophe Leparc, a rappelé les conséquences humanitaires du drame qui ébranle la planète depuis le 7 octobre, les conséquences de la guerre sur le cinéma du Moyen-Orient et ses artistes, une guerre étendue aujourd'hui au Liban. " Que peut un festival de cinéma dans ce contexte dramatique ? " interroge Christophe Leparc, " avec beaucoup d'humilité et de conviction continuer d'accompagner les cinéastes de ces territoires ". Affirmant les valeurs du Cinemed, un festival qui justement ouvre grand ses écrans aux cinéastes de toute la Méditerranée.
Ce juste rappel fut suivi par la joie collective d’accueillir Francesca Comencini pour la première projection en France de son film Prima la vita, celle de l'hommage à son immense cinéaste de père, « immense et trop vite oublié ». L’émotion était palpable dans les mots de Francesca, rappelant que son père et sa famille avaient immigré dans le sud de la France, à Agen, et que c’est en France que Luigi Comencini eut sa première expérience de la salle obscure. Une expérience qu'il n'oublia jamais et qui décida de sa vie future parce que, comme l'évoque sa fille, le cinéma lui avait permis de s’échapper de sa condition d’immigré, lui qui ne rêvait que de revenir dans son Italie natale.
Après un aperçu des rendez-vous à venir avec le cinéma de Cinemed, l’heure était à la découverte du film de Francesca Comencini. S’inspirant pour la première fois de sa propre vie, la réalisatrice aujourd’hui soixantenaire s’est saisie de la relation qu'enfant puis adolescente et femme, eut avec son père. Un thème, la relation entre fille et père, peu abordé par le cinéma, comme le rappela la réalisatrice. Un thème universel qui est aussi un hommage à ce père cinéaste. Un grand film d'amour et de cinéma. Un film réconciliateur qui fut longtemps ovationné par un public jeune.
Ce samedi 19 octobre, place est faite à l'actrice Alexandra Lamy et au réalisateur Éric Besnard qui viennent présenter Louise Violet, long métrage sur une de ces hussardes de la République qui ont ouvert l'éducation nationale à tous les citoyens et citoyennes à la fin du XIXème siècle. Suit une programmation ambitieuse.